La récente controverse entretenue par certaines organisations de la société civile, en particulier le Mouvement M62 et Tournons La Page (TLP-Niger), accusant l’Armée nigérienne d’avoir commis un « massacre d’environ 150 civils à Tamou » suite à une opération aérienne qu’elle a menée contre des terroristes, auteurs de l’assassinat de deux policiers en service au poste de police de Tamou, a créé un vif émoi au sein des populations.
Quelle mouche a donc piqué ces organisations de la société civile pour porter cette grave accusation sur l’Armée ? Pour quelle raison cherchent-elles, en l’absence de toute preuve matérielle, à accuser l’Armée d’exaction contre des civils ? Cette accusation vise-t-elle à démoraliser l’Armée dans le combat noble qu’elle mène contre les groupes armés terroristes et à ternir son image ? Telles sont entre autres interrogations que bon nombre de concitoyens se posent relativement à cette polémique suscitée par des organisations de la société civile après un exploit de l’armée contre des terroristes. Des interrogations tout à fait légitimes au regard de l’engagement et la détermination dont font montre les Forces de défense et de sécurité, avec à leur tête l’Armée, dans la lutte contre les groupes terroristes qui tuent tristement des nigériens, civils et militaires et qui portent un coup dur au développement du Niger et de son peuple. Quel manque de civisme et de patriotisme pour tous ceux-là qui cherchent à décourager l’Armée dans ses missions.
L’opposition politique s’est également laissée entraîner dans cette inutile polémique, pensant trouver un boulevard pour régler des comptes au gouvernement. Dans un communiqué de presse qu’elle a rendu à propos des allégations du « M62 et TLP-Niger », l’opposition politique demandait ainsi au Ministre de la Défense Nationale de « tirer les conséquences politiques en rendant immédiatement sa démission ».
C’est pourtant cette même opposition qui, à la faveur de la reprise du dialogue politique au sein du CNDP, apportait, aux côtés des autres partis politiques de la Majorité au pouvoir et du groupe des Non-affiliés, tout son soutien au gouvernement et aux Forces de défense et de sécurité dans la lutte contre le terrorisme. Un revirement de l’opposition qui a surpris plus d’un nigérien, au regard du fait que les questions de sécurité ne devaient pas être revêtues d’une quelconque connotation politique.
L’idéal aurait été pour l’ensemble de nigériens, y compris ces organisations de la société civile « accusatrices » et l’opposition politique, de se mettre tous derrière les Forces de défense et de sécurité, pour leur témoigner de tout leur soutien, dans la lutte âpre qu’elles mènent contre les groupes armés terroristes. Un soutien qui devait, sans aucun doute, remonter le moral des troupes dans cette guerre qui s’est imposée au Niger.
Or, dans un tel combat, l’intérêt de notre pays, comme l’a si bien souligné le Président de la République, Chef de l’Etat, Mohamed Bazoum, dans son discours d’investiture, « réside dans notre capacité à regarder dans la même direction afin d’éviter les conflits intercommunautaires d’une part, et renforcer notre cohésion nationale, d’autre part ».
La nécessité d’une union sacrée dans la lutte contre le terrorisme s’impose donc à tous les nigériens. Etant donné que le terrorisme ne fait pas de quartier, chaque nigérien doit se sentir concerner par ce défi et œuvrer à apporter du sien dans la lutte que mène le Niger contre cette horde d’obscurantistes.
Sur ce point, le Chef d’Etat invitait déjà, dans son message à l’occasion du 63ème anniversaire de la République, l’ensemble des nigériens, notamment la classe politique tout bord confondu, dans son ensemble, « d’éviter les postures politiciennes qui n’ont pas lieu d’être face à ce défi, si dangereux, qu’est la situation d’insécurité ».
Un appel que la société civile, particulièrement le M62 et TLP-Niger doivent faire siennes, et non de chercher à saper le moral des soldats avec des accusations fantaisistes, juste pour « appâter » leurs bailleurs de fonds et accéder à des financements. En tout état de cause, les nigériens sont convaincus de l’engagement du président de la République, de tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité de son peuple.
Conformément à l’éthique inhérente à mes responsabilités, déclarait le Président Bazoum dans son message à la Nation rapporté ci-haut, « je ferai tout ce que je dois faire pour renforcer notre cohésion nationale et faire en sorte que notre pays soit plus uni, plus fort et qu’il sorte à terme, vainqueur de cette épreuve ».
Pour cela, les Nigériens, sans exception, doivent s’unir autour de l’Etat, et mettre tous ensemble derrière l’Armée et toutes les Forces de défense et de sécurité (FDS) dans ce combat contre l’insécurité que vit le Niger.
Le terrorisme ne fait pas de quartier
L’une des façons d’honorer le sacrifice ultime de nos militaires et autres citoyens tombés sous les balles assassines des terroristes, est que chaque nigérien se considère comme un soldat de la République face à des hordes d’individus qui ne vivent que du sang et des larmes des hommes et des femmes qui n’aspirent qu’à vivre dans un Etat organisé. C’est le sens de l’appel du président Bazoum aux populations de Banibangou et à travers eux, à tous les Nigériens.
Il n’y a pas lieu de se méprendre : les terroristes s’en prennent indistinctement à tous. C’est pourquoi, nous devrons être tous mobilisés derrière les Forces de défense et de sécurité dans une vaste chaine de solidarité nationale et considérer que le Niger est en guerre. Il est en guerre contre des forces obscurantistes, des forces du mal, des forces qui tentent d’aliéner notre souveraineté, notre cohésion nationale et le vivre-ensemble. Il est en guerre contre les promoteurs des contre-valeurs, les promoteurs de la mort gratuite.
Il faudrait aussi que les citoyens le sachent bien. Nous n’avons qu’un seul pays qui s’appelle le Niger. Tout le combat que nous allons faire doit s’inscrire dans la logique de le défendre contre toute agression extérieure. En d’autres termes, un front commun doit être érigé contre le terrorisme, qui est l’ennemi commun N°1 des Nigériens. C’est pourquoi, il est intolérable que des concitoyens, qu’ils soient militants d’une quelconque organisation de la société civile ou pas, de relayer la propagande des terroristes à travers les réseaux sociaux ou de chercher, à travers des allégations dénouées de tout fondement, les Forces de défense et de sécurité, dans le combat qu’elles mènent contre les terroristes.
Ceux qui feignent de le comprendre se trompent de combat et d’objectif. Rien ne vaut le sentiment national indépendamment de toute autre considération politique qui est conjoncturelle.
Les terroristes détruisent les Etats. C’est pourquoi, ils ne peuvent constituer d’alliés objectifs ou subjectifs de quelque cause politique que ce soit. Ce que nous avons à faire, c’est de soutenir les soldats engagés dans ce combat et d’encourager le gouvernement à être davantage à leur écoute.
La question sécuritaire ne doit pas être lue avec des lunettes de politiciens. C’est une cause nationale qui engage l’ensemble des enfants du pays. Il n’y a donc pas de dividende politique à tirer par un bord politique ou un autre. Arrêtons donc d’instrumentaliser cette question. Battons-nous avec le chef suprême des armées pour fermer à jamais la porte aux terroristes.
EMS et Oumar Issoufa
Niger Inter Hebdo N°87 du mardi 8 novembre 2022