Sanctions CEDEAO contre le Niger: Un groupe d’ONG regrette la non-adoption d’exemptions humanitaires 

Dans un communiqué de presse en date du 12 décembre 2023, une vingtaine d’ONG internationales du Niger ont exprimé leur profonde déception face à l’absence d’exemptions humanitaires accordées par la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest), au régime de sanctions prises contre le Niger. Ces organisations ont d’ailleurs alerté l’opinion, sur les souffrances de plus de 4,3 millions de Nigériens qui ont un besoin urgent d’aide humanitaire et dont les exemptions humanitaires permettraient d’atténuer.

Au lendemain des sanctions imposées par la CEDEAO à l’encontre du Niger, des voix se sont levées pour dénoncer le caractère inédit de ces mesures, tout en plaidant en faveur d’exemptions humanitaires, pour faciliter l’acheminement de l’aide aux populations.

Malheureusement, la 64ème conference des Chefs d’État de l’organisation ouest-africaine, tenue le 10 décembre dernier à Abuja au Nigéria, pourtant largement consacrée à la situation politique au Niger, à la suite du putsch du 26 juillet, n’a pas pris en compte cette demande d’exemptions humanitaires.

‹‹ Nous sommes très préoccupés par le fait que nos appels à des exemptions humanitaires soient tombés dans l’oreille d’un sourd. C’est un message alarmant pour le peuple nigérien : suspendre les activités humanitaires essentielles, alors que les besoins humanitaires augmentent. Les populations doivent avoir un accès total et sans entrave à l’assistance. La route avec le Bénin est bloquée pour des raisons politiques et les routes alternatives aériennes ou burkinabè actuellement utilisées, sont trop lentes, trop coûteuses et moins efficaces. Nous devons avoir un changement maintenant ››, a déclaré Mohammed Chikhaoui, représentant humanitaire des ONG internationales au Niger.

Et de poursuivre que ‹‹ la décision des Chefs d’État de la Cedeao de maintenir les sanctions, sans tenir compte des impératifs humanitaires cruciaux, a des conséquences directes pour la population nigérienne, comme la rareté des liquidités et la difficulté de s’approvisionner en nourriture et entrave sérieusement les efforts d’apporter une aide humanitaire vitale au Niger ››.

C’est à cette fin que les organisations non gouvernementales signataires dudit communiqué ont demandé l’ouverture immédiate de la frontière entre le Bénin et le Niger à l’aide humanitaire.

Le 30 juillet dernier, la Cedeao a pris des sanctions inédites contre le Niger, au lendemain du coup d’État militaire ayant évincé du pouvoir, le président Bazoum Mohamed. Ces sanctions prises vont entre autres, de la suspension des transactions financières et commerciales avec le Niger, du gel des avoirs du Niger dans les banques de la CEDEAO et de la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec le Niger.

Koami Agbetiafa