Niger: Le CNSP met à nu l’incohérence de la Cedeao

La dernière participation de certains membres du gouvernement déchu à la 64è conférence des Chefs d’État de la CEDEAO, tenue à Abuja au Nigéria, n’est pas du tout du goût du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), au pouvoir depuis le putsch du 26 juillet au Niger. Dans un communiqué rendu public ce mercredi 13 décembre 2023, le CNSP condamne ce qu’il qualifie d’ énième provocation de la CEDEAO, l’organisation ouest-africaine.

Pour le CNSP, cette attitude désinvolte de la Cedeao est de nature à saper tout effort pour trouver une solution diplomatique et négociée, à la situation politique actuelle, consécutive aux événements du 26 juillet 2023.
Aussi, le CNSP juge t-elle incohérente l’attitude de l’organisation ouest-africaine, celle qui consiste à suspendre le Niger de toutes ses instances, mais en même temps, de ‹‹ permettre à des fugitifs de représenter illégalement notre pays ››, précise le communiqué.
Le CNSP pointe également du doigt le mépris de la Cedeao pour les textes communautaires et le droit international, soulignant que cette attitude s’inscrit dans une logique de soutien à des amis politiques et autres partenaires d’affaires au détriment des intérêts des États et des peuples de la Cedeao. ‹‹ Elle participe également d’un plan subversif de déstabilisation du Niger, à travers la formation d’un prétendu gouvernement parallèle soutenu par des puissances étrangères ››, martèle le communiqué.
Enfin, fort du lien séculaire qui lie les peuples du Niger à ceux du Nigéria, le CNSP attire l’attention du président nigérian Bola Tinubu pour que son pays ne serve pas d’abri à ‹‹ des individus recherchés par la justice nigérienne qui participent à l’organisation de la déstabilisation du Niger, à partir du Nigeria ››.
Dans une réplique ce jeudi, la Commission de la CEDEAO a déclaré que ‹‹ jusqu’à sa 64ème session ordinaire tenue le 10 décembre 2023, la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement voyait dans la situation survenue au Niger, une tentative de coup d’État ›› et par conséquent, ‹‹ considérait SEM Mohamed Bazoum comme le Président de la République du Niger, Chef de l’État ››. Et de poursuivre que ‹‹ le sommet du 10 décembre a reconnu que le gouvernement de SEM Mohamed Bazoum avait été effectivement renversé par un coup d’État militaire ››. Ce qui sous-entend dès lors, la suspension du Niger, signale le communiqué de la Commission de la CEDEAO en date du 24 décembre courant.

Koami Agbetiafa