Mieux vaut tard que jamais, dit-on. La décision du président Issoufou Mahamadou de réduire considérablement le nombre de conseillers et de chargés de mission mérite d’être saluée. De bonnes sources, on apprend que les cellules techniques ont été recentrées pour une meilleure efficacité et un plus grand rendement. Du coup, cette mesure va permettre de réduire le train de vie de l’Etat, et de réaliser des économies budgétaires.
La démarche serait également suivie par le Cabinet du Premier ministre, apprend-on. Le trop plein de conseillers et chargés de mission est une plaie de notre processus démocratique. Il s’agit généralement de récompenser des militants qui ont travaillé à l’avènement du régime. C’est donc une pratique qui ne date pas d’aujourd’hui mais qui a résisté au temps. Tous les régimes qui se sont succédé se sont prêtés à ce jeu qui est, reconnaissons-le, aux antipodes de la bonne gouvernance.
On se rappelle que cette mauvaise pratique a connu son printemps sous la 5ème République et ce, durant les deux mandats du président Tandja. Et comme par mimétisme, les gouvernants sous la première législature de la 7ème République en ont fait un peu trop : des conseillers ‘’à gogo’’ de sorte que la pratique frise le scandale.
Mais dès l’entame de son second mandat, une des premières décisions du président Issoufou c’était de remercier tous ses conseillers. Le Premier ministre a procédé de la même manière, apprend-on, en mettant fin aux fonctions de ses conseillers spéciaux et chargés de mission.
En toile de fond, apprend-on, le président de la République et le Premier ministre voudraient travailler en équipe restreinte et efficace. Il faut savoir s’arrêter, comme dirait l’autre. Et en prenant cette décision avec tous les risques de représailles de la clientèle politicienne, les patrons de l’exécutif viennent de faire montre d’un courage politique qui mérite d’être salué à sa juste valeur par tous.
A l’Assemblée nationale également, la pratique de conseillers superflus doit cesser pour suivre la nouvelle dynamique. Sous la Renaissance culturelle, les Nigériens attendent des actes et symboles forts de ce genre pour amorcer le changement des mentalités tant attendu et tourner définitivement le dos à la culture de la facilité et à la promotion de la médiocrité.
Le président Issoufou est aussi attendu sur un autre cas : celui de son gouvernement pléthorique et…unique à son genre.
EMS