Les résultats définitifs du BEPC session 2021 affichent un taux global d’admission de 20,50% sur toute l’étendue du territoire national. Un taux d’admission largement critiqué et qui suscite des commentaires aussi bien sur les causes que la responsabilité de certains acteurs du secteur de l’éducation.
Des résultats catastrophes ! C’est ce qu’on peut retenir des différents commentaires que suscitent les résultats définitifs du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) session 2021. 20,50% ! D’aucuns estiment que c’est le plus bas taux de réussite, jamais enregistré, de l’histoire de ce diplôme au Niger. Certains n’ont pas hésité à jeter la responsabilité sur les enseignants, les accusant de n’avoir pas été à la hauteur. D’autres y voient le manque de niveau des élèves. Ces derniers sont accusés de compter sur “les fuites” de sujets pour admettre. Toute chose contre laquelle des gardes fous ont été placés cette année.
Après avoir décelé “des fuites” dans certaines disciplines, les responsables chargés d’organiser les épreuves écrites du BEPC ont décidé de repousser la date initiale des examens. L’objectif étant de changer les sujets à soumettre aux élèves.
D’autres mesures inédites de lutte contre la fraude ont été introduites, ce qui aurait permis de lutter contre ce phénomène qui gangrène la tenue des épreuves écrites du BEPC. Au vu des résultats catastrophes, d’autres n’ont pas hésité à indexer l’ensemble du système éducatif nigérien. « Ces résultats reflètent bien le niveau réel de nos élèves », nous a confié un cadre de l’administration centrale de l’éducation.
Mais au-delà de ces facteurs qui ont bien leur place dans les résultats définitifs, d’autres, comme la pandémie de la COVID-19 peuvent également être retenus pour avoir joué un rôle important sur le déroulement de l’année scolaire et partant sur le taux de réussite au BEPC session 2021. En effet, pour limiter la propagation du Coronavirus, les écoles ont été fermées pendant plus de deux mois avant d’être recouvertes en fin d’année, histoire de valider l’année scolaire. Dès lors, l’évaluation des élèves, qui n’ont d’ailleurs pas mis à profit le confinement pour réviser leurs cours, a été faite avec une certaine légèreté. C’est ainsi que les élèves, n’ayant subi le cours normal de l’année, se sont retrouvés en classe supérieure, notamment les classes d’examen.
Ainsi, au-delà de tous les arguments avancés pour justifier les résultats définitifs (aucune déclaration officielle jusqu’ici), on peut y ajouter les conséquences des “passages automatiques” dû au confinement. Pour autant, autorités, responsables des établissements scolaires, parents d’élèves et élèves sont tous responsables des résultats du BEPC session 2021 et cela risque de perdurer dans le temps. Voilà une situation qui interpelle les nouvelles autorités du Niger, principalement le président de la République, enseignant de carrière et qui a fait une place de choix au secteur de l’éducation dans son programme de gouvernance.
Almoustapha Aboubacar