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Transport interurbain au Niger : A quand la fin de l’hécatombe ?

 

Il est fort à propos de se poser la question quand-est-ce que prendra fin l’hécatombe au Niger tant les accidents de la route sont récurrents. Presque tous les jours apportent leur lot de morts et de blessés et les bus de transport des voyageurs y sont le plus souvent impliqués. Une véritable saignée de nos concitoyens qui, si on ne prend pas garde, risquerait davantage de s’aggraver.

 Sur nos routes, de plus en plus, les bus de nos compagnies de transport emportent des vies. Les accidents de ces bus deviennent de plus en plus fréquents qu’il y a lieu de se demander pourquoi les autorités ne prennent pas des mesures draconiennes au regard des dégâts constatés année après année.

En moins d’une dizaine de jours, une compagnie de transport a enregistré trois accidents graves qui ont endeuillé de nombreuses familles nigériennes sur la grande route Nationale N°1, de Diffa à Niamey, via Zinder, Maradi et Dosso.

Le mois de juillet est, le moins qu’on puisse dire, un mois porteur de poisse à cette compagnie qui a apparemment pignon sur rue. En effet, tout a commencé le 9 juillet 2021 entre Malbaza et Konni où, suite à un dépassement inopportun, le bus de la société en question est entré en collision à un autre faisant 5 morts sur place et de nombreux blessés qui, pour avoir leur salut, furent évacués, selon la gravité des blessures de chacun, vers les hôpitaux les plus proches, à Tahoua et à Konni.

24 heures plus tard, c’est-à-dire le samedi 10 juillet 2021, un autre bus de la même société a fait une embardée, échappant du coup au contrôle du chauffeur, et s’est retrouvé les quatre roues en l’air. Plus de peur que de mal, dira-t-on, cependant, il y a de nombreux blessés, du temps perdu pour les nombreux voyageurs et des rendez-vous manqués. Le bus accidenté reliait la ville de Zinder à celle de Diffa quand il s’est renversé.

Un autre accident tout aussi sanglant qui a impliqué un de ses bus est, certainement celui qui s’est produit le Dimanche 18 juillet 2021.

En effet, à 48 heures de la fête de Tabaski, entre le village de Kodo et celui de Sina koira, sur la Route Nationale N°1 comme pour les accidents précédents, un bus de la STM est entré de plein fouet en collision avec un camion de marchandises. Des morts, il y en a eu et des blessés graves en surnombre ont été répertoriés.

A qui la faute ? Défaillance mécanique ou erreur humaine ?  Les services compétents doivent mener l’enquête qu’il faut pour situer les responsabilités. Trois accidents graves, de nombreuses familles endeuillées, cela doit interpeler, surtout que tous ont été occasionnés par une seule société de transport de voyageurs. Les autres sociétés de transports de voyageurs ne sont pas en reste, nous le savons.

Il faut, seulement, admettre que ces accidents des bus de la Société X ne sont pas éloignés, en termes de temps, les uns des autres, tous se sont produits dans le même mois et entre les dix jours.

Les citoyens, pour leur part, perdent de plus en plus le goût de voyager par les bus parce que c’est de moins en moins une partie de plaisir et de convivialité mais de peur de trouver la mort en si bon chemin, très loin de la destination pour laquelle ils prennent leurs billets.

L’Etat doit sévir face à ces sociétés qui endeuillent les populations et prendre des mesures pour que celles-ci recrutent des chauffeurs dignes de ce nom, à qui elles ne confieront plus leurs bus qu’après avoir fini de les soumettre à une enquête de moralité en bonne et due forme.

Bassirou Baki Edir