Celui qui « est impliqué dans plusieurs attaques horribles contre les civils et les Forces de Défense et de Sécurité ainsi que des enlèvements contre payements de rançons », le terroriste Ibrahim Bakoura, vient d’être éliminé en compagnie de plusieurs de ses compagnons. C’est, du moins, l’information rapportée, ce jeudi 19 mars 2020, par le Ministère de la Défense Nationale à travers un communiqué.
Le terroriste en question est un chef de faction de la secte Boko Haram, un mouvement insurrectionnel qui eut pour point de départ la ville de Maiduguri, capitale du Borno, un Etat situé dans l’extrême Nord-est du Nigéria, à la frontière avec le Niger et le Cameroun.
L’élimination d’Ibrahim Bakoura est intervenue suite à une opération menée, du 10 au 16 mars 2020, sur les îles nigériennes du Lac Tchad par la Force Multinationale Mixte et des éléments des Forces Armées Nigériennes pour « mettre hors de combat les éléments terroristes repliés dans ces îles et à les empêcher de mener toute action coordonnée », explique le Ministère de la Défense Nationale dans son communiqué.
En rappel, Boko Haram est la ‘’Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’Awati Wal-Jihad’’ ou en français ‘’Groupe Sunnite pour la Prédication et le Djihad’’, une secte extrémiste créée en 2002 à Maiduguri par Mohamed Yusuf, un prédicateur rigoriste nigérian, hostile à la culture et à l’éducation occidentales. C’est suite à l’exécution de celui-ci par l’armée nigériane en 2009, que la secte devint un groupe insurrectionnel armé à la tête duquel s’est imposé Abubakar Shekau.
Boko Haram se révéla, alors, un mouvement terroriste d’une rare violence, capable de véritables pogromes. Il s’est, très vite, propagé au-delà des frontières nigérianes, au Cameroun, au Tchad et au Niger, faisant, partout où il passait, de milliers de morts, des personnes estropiées, des villes et des villages brûlés et dévastés. Il est, aussi, à l’origine des enlèvements à grande échelle de personnes, surtout de jeunes femmes qu’il réduit en esclaves sexuelles ou en kamikazes, chargées de missions suicides.
Allié à Al-Qaida et, par après, à l’Etat Islamique, il se scinda en deux groupes distincts en 2016. A cause des atrocités très souvent commises sur la population civile par Abubakar Shekau, la tête du mouvement finit par lui être arrachée par l’Etat Islamique et remise à Abou Mosab al-Barnaoui, un fils de Mohamed Yusuf.
Abou Mosab al-Barnaoui qui devint, désormais, aux yeux de l’Etat Islamique, comme seul et unique chef de Boko Haram.
Abubakar Shekau contesta, évidemment, la décision de l’Etat Islamique de le remplacer. Il prit, du coup, la tête d’une des factions nées de cette scission de la secte terroriste. C’est au même Shekau qu’Ibrahim Bakoura, le terroriste qui vient d’être tué dans les îles du Lac Tchad, était resté fidèle.
L’opération ayant permis son exécution a été « conçue et planifiée par des éléments des Armées Nigériennes et Nigérianes et appuyée par un partenaire stratégique », comme le souligne le communiqué du Ministère de la Défense Nationale.
Suite à cette éclatante victoire de nos FDS et leurs partenaires sur les terroristes de Boko Haram, le Ministre de la Défense Nationale, au nom du Président de la République, Chef Suprême des Armées et au nom du Gouvernement, tient à les « féliciter et encourager » et, en même temps, « les exhorte à redoubler de vigilance jusqu’à anéantissement total de toutes les forces du mal », lit-on dans le communiqué. Il réaffirme, aussi, l’engagement sans répit du Gouvernement à tout mettre en ouvre pour « mettre hors d’état de nuire les terroristes de tous bords qui s’infiltrent sur notre sol pour commettre des forfaits ».
Bassirou Baki Edir