La situation sécuritaire au Niger : De la nécessité de dépassionner le débat 

 

A l’instar de beaucoup de pays, nous avons besoin de paix et de sécurité pour asseoir les bases de notre développement économique et social. En effet, il nous faut une articulation efficace entre les réponses à apporter aux causes profondes de la détérioration de la situation sécuritaire et la riposte adéquate et implacable aux organisations terroristes.   

La sécurité de notre pays est une affaire de tous les Nigériens et de toutes les Nigériennes. Par conséquent, le débat sur cette question doit être fait avec tolérance et humilité. Il est nécessaire de le dépassionner. Il faut surtout se départir de la confusion et du manichéisme. Les invectives, la fixation, les procès d’intention, les insultes et autres propos irrévérencieux ne font pas un débat utile pour un pays.

Certes, nous sommes dans un débat démocratique où chacun est libre de prendre position. Cependant, quand on est à la croisée des chemins, seules les propositions étayées par des arguments solides peuvent servir de boussole. Il faut aussi admettre que la question sécuritaire a ses spécialistes et ses stratèges qui informent et conseillent nos décideurs politiques au plus haut niveau pour opérer le bon choix et garantir notre sécurité. L’un dans l’autre, le Président de la République, Chef Suprême des Armées, apprécié par les citoyens pour les valeurs qu’il incarne ne va en aucun cas induire le peuple en erreur.

En outre, dès lors que nous sommes tous d’accord que le terrorisme est une menace globale, il va de soi que la riposte soit globale. Elle doit être concertée et coordonnée par plusieurs pays. Aucun pays n’est assez fort pour se passer des alliances et faire face seul à ce fléau.  Les terroristes nous imposent une guerre asymétrique. Elle ne peut se gagner sans une coalition. Même les guerres les plus classiques ont eu besoin de coalitions. Les terroristes ne sont pas à sous-estimer. Ils s’organisent, diversifient et innovent les stratégies et les sources de leur résilience et de leur nuisance.

C’est un truisme de rappeler que le terrorisme plombe tous nos efforts pour relever les défis liés à notre développement. Tant que nous allons nous entre-déchirer, ce sont les terroristes qui vont enterrer la démocratie et imposer leur projet qui repose sur l’obscurantisme et le totalitarisme. Dans cette guerre contre le terrorisme, il faut admettre qu’il y a des maillons faibles dans la zone des trois frontières. C’est pourquoi nous devons être favorables au projet de redéploiement des forces françaises et européennes vers notre pays.

Il est bien entendu qu’elles ne viendront pas pour se comporter en forces d’occupation ou en forces dominatrices ou libératrices. Nos vaillantes Forces de Défense et de Sécurité (FDS) font au quotidien la preuve de leur capacité à faire face aux assauts des terroristes. Aucune portion de notre territoire n’est occupée par des individus sans foi ni loi. Nos FDS et nos alliés peuvent mutualiser leurs moyens, leurs expériences et autres atouts avec une stratégie appropriée qui répond aux attentes de nos populations.

Regardons la réalité en face. Notre pays doit réunir toutes les ressources et les capacités endogènes et exogènes nécessaires pour faire face à la situation sécuritaire sans tergiversations.

Zakaria Abdourahaman