Violences en milieu scolaire : Interdiction d’inscription d’un élève pour indiscipline caractérisée

Après une première décision excluant l’élève Issoufou Inoussa Hamissou en classe de seconde C du CES Lazaret 1, pour indiscipline caractérisée, le gouverneur de la région de Niamey a pris de nouveau, ce jeudi 25 avril 2024, une décision qui, cette fois-ci, porte sur l’interdiction d’inscription dudit élève, dans tous les établissements scolaires publics et privés de la région de Niamey, pendant une période de 3ans. Pour rappel, l’élève en question a agressé son enseignant avec un gourdin, entraînant la fracture d’un os de l’avant-bras et une écorchure à l’épaule, rapporte la décision du gouverneur de Niamey.

Cette dernière décision prise par le gouverneur de la région de Niamey vient davantage enfoncer le clou sur le cas de ce désormais ex-élève du CES Lazaret 1 qui a eu le vilain plaisir d’agresser son enseignant.
Selon plusieurs sources, tout aurait commencé un vendredi matin où l’enseignant surveillait un devoir. Celui-ci aurait surpris l’élève agresseur en train de tricher avec son cahier de leçon. En bon enseignant, il lui aurait attribué un zéro. L’élève n’étant pas content de la sanction à lui infligée par l’enseignant, l’a attendu à la fin du devoir avec un gourdin. Ainsi, au moment où l’enseignant prenait sa moto, l’élève l’aurait attaqué avec le gourdin. C’est en ce moment que l’enseignant aurait reçu un coup sur la tête, un autre coup sur l’épaule et un troisième coup au bras. Le temps de garer la moto, l’élève s’est enfui, a-t-on appris.
Une véritable atteinte à l’intégrité physique de l’enseignant avec l’intention préméditée de lui faire mal.
C’est pourquoi, beaucoup ont jugé trop indulgente la première décision prise par le gouverneur (décision n°00115/GRN du 22 avril 2024), portant sur son exclusion de l’établissement. Le gouverneur n’ayant fait qu’entériner le procès verbal du conseil de discipline dudit l’établissement tenu le samedi 20 avril dernier.
Cette fois-ci, en décidant de l’interdiction d’inscription de l’élève agresseur dans toute la région de Niamey, pendant 3 ans, le Général de brigade, Assoumane Abdou Harouna s’est montré intraitable devant ce cas d’agression physique dont sont généralement victimes les enseignants, dans l’exercice de leur métier. Un métier jadis exercé par les aînés et qui semble devenir aujourd’hui dégradant, au regard des comportements d’indiscipline caractérisée que traînent certains élèves depuis la maison. La faute à qui ? Tout le monde pourrait deviner, bon nombre de parents ont plutôt failli à leur devoir parental. Si un élève arrive à porter la main sur son enseignant à l’école, cela voudra dire qu’il pourrait faire la même chose sur ses parents à la maison. Un monde en l’envers, dirait-on, car le temps où l’enseignant est craint semble révolu et bonjour les dégâts.

Au Niger, plusieurs cas d’agression sur des enseignants ont été rapportés. Même si des fois, les enseignants eux-mêmes prêtent le flanc devant leurs élèves. Toutefois, il faut savoir raison garder, aucun motif semble t-il légitime ne pourrait justifier la violence contre son enseignant.
Pour le cas d’espèce, d’abord l’élève aurait été surpris en train de tricher en plein devoir surveillé. Au lieu que la sanction de zéro infligée par l’enseignant aide l’élève à se remettre en cause, il s’est plutôt ragaillardi allant même agresser son enseignant avec du gourdin. Un acte condamnable surtout dans un lieu reconnu être le temple du savoir.

Sur les réseaux sociaux, les commentaires vont bon train.
Pour l’internaute Elh Magagi Souleymane, ‹‹ l’enseignant est exposé dans une société qui fait la promotion d’utilisation de narcotisme et des stupéfiants de tout genre. Il faut simplement restaurer à l’enseignant son autorité d’antan sinon ce genre de comportement continuera de se faire remarquer ››. Et Lawali Salifou de souligner que le problème aujourd’hui, est que l’élève a plus de droits que son maître. ‹‹ Imaginez si c’était un enseignant qui a commis cette bavure, l’association des parents d’élèves, celles des droits de l’homme et plusieurs autres autres associations vont réagir automatiquement, mais maintenant comme c’est l’enseignant, personne ne parle ››, s’est -il indigné.
Il est donc grand temps de restaurer à l’enseignant son autorité d’antan, afin qu’il puisse donner le meilleur de lui-même. Cela y va de l’avenir de la nation toute entière.

Koami Agbetiafa