Levée de l’immunité de l’ancien Président Bazoum Mohamed : Un faisceau d’éléments accablants à son encontre

Les choses ne s’arrangent pas pour le Président déchu Bazoum Mohamed. Elles pourraient même se compliquer singulièrement. Renversé par un coup d’État perpétré par l’armée autour du Général Abdourahmane Tiani, le 26 juillet 2023, Bazoum Bazoum est poursuivi pour haute trahison et apologie du terrorisme.

C’est courant le mois d’août dernier que les autorités militaires au pouvoir à Niamey ont notifié cette poursuite contre l’ancien Chef d’État du Niger. La Cour d’État, la plus haute instance juridictionnelle au Niger est déjà saisie d’une demande de levée de son immunité. Et un verdict dans ce sens est attendu le 10 mai prochain.

Et comme pour ne rien arranger, c’est en ce moment qu’intervient une attaque armée dans l’extrême Nord-Est du Niger, à Siguidine, précisément à l’aube du samedi 4 mai 2024. Attaque qui a visé les positions des Forces de défense et de sécurité de ladite localité et qui a été revendiquée par un groupe armé dénommé Front patriotique pour la libération (FPL). Une organisation armée dont le leader Mahmoud Salah est un proche de Bazoum. Il a été un conseiller à la présidence de la République. Dans son communiqué, le FPL dit que « ses actions visent exclusivement à mettre fin au règne illégitime du CNSP pour rétablir la démocratie ».

Cette coïncidence avec les éléments armés en lutte contre l’État du Niger vient apporter un éclairage supplémentaire sur une situation qui n’était aperçue qu’en apparence. L’implication de Bazoum n’est plus une apparence, elle devient de plus en plus une réalité.

Bazoum chef terroristes ?

C’est une question qui taraude l’esprit de nombreuses personnes tant au plan national qu’international. Et peut-être que le procès de l’affaire, si les grands juges consentent à lever son immunité le 10 mai prochain, permettra de faire la lumière sur tous ses maillages, ses imbrications et autres liaisons avec les milieux terroristes. Un dossier hautement explosif qui pourrait faire voler en éclat, toute la cuirasse et le verni de grand démocrate dont s’est revêtu Bazoum Mohamed. C’est cela qui est entre les mains des juges de la Cour d’État.

Le roi est nu

Le jugement de l’affaire pourrait mettre à nu tous les méandres des relations sordides et les liaisons dangereuses entre Bazoum et les terroristes ou plus précisément entre Bazoum et le terrorisme. Bazoum pourrait ne pas être seulement une relation des terroristes, il pourrait être au cœur du terrorisme au Sahel.

Les autorités du CNSP ont en leur possession des preuves accablantes à partir des écoutes téléphoniques opérées sur ses communications avec les terroristes. Quand il proclamait que les terroristes sont plus forts et plus aguerris que l’armée du Niger ou lorsqu’il libérait à tour de bras les terroristes arrêtés par les Forces de défense et de sécurité sous prétexte que ce sont des amis, tout cela prend un autre sens et rentre dans la stratégie d’un management profond de son dispositif terroriste.

Mais outre les éléments d’écoute opérées par l’armée depuis que Bazoum a été renversé et gardé dans les locaux de la présidence, il y a aussi ces révélations gravissimes faites par le Chef de l’État burkinabé, le Capitaine Ibrahim Traoré. Des révélations tout aussi troublantes quand Bazoum Mohamed, encore au pouvoir à Niamey, appelait le jeune Président burkinabè pour lui demander d’accorder des couloirs de passage et autres zones de stationnement aux éléments terroristes qui sévissaient sur tout le Sahel. Des manœuvres qui avaient eu cours à l’arrivée au pouvoir du jeune Capitaine en 2022, demandes insistantes qu’il a toutes refusées.

Mais d’après certains témoignages, l’implication de Bazoum dans le réseau terroriste était encore plus ancienne. Afriquinfos, un organe d’information très sérieux note ceci dans sa parution du 11 octobre 2023: « Bazoum, dès son investiture en février 2021, aurait entamé un flirt dangereux avec l’EIGS pour entretenir une « semblance » de stabilité nationale. Un « pacte du diable » matérialisé par la libération de centaines de détenus terroristes et des transferts financiers à l’EIGS. Ce mariage de convenance aurait dopé la montée en puissance de L’EIGS dans la région ». Pour cet organe d’information, ce sont tous ces faisceaux d’information, ces recoupements et notes d’écoutes téléphoniques qui ont aussi poussé les américains à revoir leur soutien à Bazoum et aussi le Président en exercice de la CEDEAO, Bola Ahmed Tinubu qui va donner un coup de barre toute pour tourner le dos à l’idée d’intervention militaire au Niger en faveur de Bazoum.

Cette bombe entre les mains de la Cour d’État si elle explose, il est peu sûr qu’il ait encore du monde en soutien à Bazoum

Ibrahim Elhadji dit Hima

Niger Inter Hebdo  146 du Mardi 07 mai 2024