Abdoulaye Maiga n’est pas Maiga ! Il porte mal son nom ! Le mal-nommé dirions-nous, et il s’est illustré de la plus ignoble des manières à la Tribune des Nations-Unies, le 24 septembre dernier. Suis-je tenté de dire, à la suite de plusieurs africains, pour certains très proches des milieux particulièrement critiques à l’endroit de la gouvernance du Président Mohamed Bazoum. Cette posture ne leur a guère permis de fermer les yeux sur les récentes boules puantes du désormais tristement célèbre Premier ministre par intérim de la transition malienne, Abdoulaye Maiga sur le Niger et son président. Nombre de citoyens nigériens n’ont pas attendu pour dénoncer cette « fixation sur le Niger » et le dédain imbibé d’inculture caractéristique des idéologues se réclamant d’un prétendu panafricanisme dont a fait étalage ce monsieur dont les propos sur le Niger feraient retourner dans leurs tombes les précurseurs de ce courant de pensée.
Face à cette sortie hasardeuse qui ne rime avec aucun code diplomatique, les Nigériens ont fait montre de sursaut patriotique. Il y a là, la preuve irréfutable que les Nigériens, toutes tendances confondues, ont le sens de la répartie. Et s’en prendre à leur Président, comme vient de le faire Abdoulaye Maiga dans son pamphlet, ne saurait demeurer sans réactions. Elles sont énergiques et portent toutes un message qui peut se résumer en ceci : « ne touchez pas à mon président !». Et quelles que soient nos divergences internes, il n’appartient pas à un lugubre personnage, porte-parole d’une junte de mauvais militaires incapables de défendre leur territoire contre une horde de barbouses qui en contrôle les ¾ ; qui pour leur propre sécurité font appel à des mercenaires étrangers pour mieux se bunkériser.
Il s’agit là d’une valeur qui est peut-être étrangère au colonel Abdoulaye Maiga, car des conséquences, lui n’en n’a cure ! Il peut se permettre sans coup férir de s’attaquer aux partenaires de son pays, qu’importe si ce qu’il dira est vrai ou faux. On l’aura compris, n’est pas Thomas Sankara qui veut pour faire vibrer la Tribune des Nations Unies. Autant dire qu’Abdoulaye Maiga s’est trompé de combat. Du moins, il a manqué une belle occasion de plaider la cause de son pays engagé par la junte sur la voie de l’incertitude et du chaos.
Mourtala Issa
Niger Inter Hebdo N°82 du mardi 4 octobre 2022