Afin d’éclairer la lanterne de l’opinion publique nationale et internationale « sur l’interprétation littérale des propos du président de la République, relativement aux personnes présumées en lien avec les terroristes qui auraient été libérées sans aucun respect des textes de loi, le ministre de l’Elevage, Porte-parole du Gouvernement, Tidjani Idrissa Abdoulkadri, a tenu à faire une mise au point.
Face à la presse nationale et internationale, le ministre Porte-parole du Gouvernement a rappelé le processus ayant conduit aux libérations dont le Chef de l’Etat faisait allusion dans ses propos tenus à l’occasion de la conférence des cadres tenue le vendredi 25 février 2022. Ces libérations, explique-t-il, concernent des présumés terroristes détenus depuis 2019 pour la plupart d’entre eux et pour certains bien avant.
« Il s’agit des personnes relativement âgées et qui n’ont été arrêtées ni sur le terrain d’opération ni en possession d’armes. Ces personnes ont fait l’objet d’une procédure judiciaire dans le cadre de laquelle elles ont été inculpées et placées sous mandat de dépôt », ajoute le ministre Porte-parole du Gouvernement. Ainsi, saisi de leurs cas, « le ministre de la Justice Gardes des Sceaux a fait procédé aux vérifications nécessaires par le parquet en vue d’examiner, cas par cas, la situation personnelle de chacun des mis en cause », a-t-il indiqué. En occurrence, poursuit le ministre porte parole, les émissaires des terroristes originaires du nord de Tillabéri, impliqués dans la médiation, ont soumis une liste assez longue de prévenus dont ils demandaient l’examen des différents dossiers. « Cela n’a donc concerné que le cas de la région de Tillabéri », a-t-il précisé ajoutant que « le traitement des dossiers des prévenus figurant sur cette liste a permis de libérer sept personnes ». Le ministre Porte-parole du Gouvernement a tenu à souligner que « cette libération a respecté toutes les étapes de la procédure judiciaire, à savoir l’introduction de demandes de liberté provisoire conformément à l’article 134 du code de procédure pénale ».
Ainsi, le juge d’instruction a fait droit à ces demandes pour lesquelles il a été saisi à travers des ordonnances de mise en liberté provisoire qui sont disponibles. Il n’a pas manqué de noter que six personnes ont bénéficié de liberté provisoire. « La septième personne avait quant à elle déjà été renvoyée devant la chambre correctionnelle du pôle anti-terroriste et c’est devant elle qu’elle a présenté sa demande de liberté provisoire, laquelle a été examinée à l’audience du lundi 22 février 2022 et le pôle a décidé d’accéder à la demande présentée.
Au total, sept personnes ont bénéficié de liberté provisoire après avoir gardé prison pendant au moins trois à quatre ans. « C’était donc après ce processus que le président de la République a exprimé le souhait de rencontrer ces personnes pour leur demander de s’impliquer au sein de leur communauté dans le cadre du processus de recherche de la paix et de la sécurité à travers la haute autorité à la consolidation de paix », a conclu le ministre de l’Elevage, Porte-parole du Gouvernement.
En somme, contrairement à l’interprétation littérale des propos du Chef de l’Etat, « il n’a jamais été question d’une quelconque immixtion du président de la République dans le fonctionnement de la justice », a-t-il conclu.
Sani Aboubacar