Le Premier ministre Brigi Rafini a rencontré, la semaine dernière, les secrétaires généraux des Ministères, leurs adjoints ainsi que les inspecteurs généraux des services. C’est toute la crème de notre administration publique qui s’est retrouvé autour du chef du gouvernement. Cette rencontre a eu les allures d’une mini conférence nationale de l’administration publique où tous les problèmes ou presque que connait notre administration ont été évoqués sans langue de bois et des pistes de solution identifiées.
A l’occasion, Brigi Rafini a sonné la fin de la récréation, pour ainsi dire. En tant que chef du gouvernement, il a dit vouloir d’une administration efficace, compétitive, une administration de résultats. C’est cela le sens des réformes majeures que le gouvernement a apportées dans la gouvernance à travers la planification du développement comme en témoigne le plan de développement économique et social (PDES 2017-2021) et l’institutionnalisation du budget programme.
On aura rarement vu un Premier ministre faire le constat amer des contre-performances de son administration. C’est pourquoi, Brigi Rafini a appelé à la remobilisation de ses troupes pour aller à l’assaut des défis notamment dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de Renaissance à deux ans de la fin du mandat du président Issoufou Mahamadou. Pour cela, il importe de changer de comportements et de méthodes de travail. Mais aussi le système d’évaluation parce que nous sommes en présence d’une administration pilotée à partir des exécutifs des partis politiques. Résultat : des cadres peu compétents ou très peu expérimentés sont nommés à des postes de responsabilités sans aucune référence à la loi sur les nominations aux emplois supérieurs de l’Etat. Aussi, cette administration ne connait pas le principe des profils postes/emplois, elle ne connait pas de fiches de postes.
On évite soigneusement de sanctionner positivement ou négativement souvent pour des raisons politiciennes pour être en harmonie avec le parrain de tel cadre ou de tel autre. L’administration publique qui se doit d’être neutre a cessé de l’être.
Il importe que les autorités de nomination se regardent en face avec une vision claire et objective du type d’administration que nous voulons capable de performances au service de l’intérêt général. Il faut revenir au système d’évaluation des résultats parce que nous avons besoin d’une administration du développement. Attendons les mois à venir pour voir si la mise en garde du Premier ministre a été suivie d’effet.
Tiémogo Bizo