Le Rapport de la Cour des Comptes pour l’année 2014 a été remis au chef de l’Etat Issoufou Mahamadou le vendredi dernier par M Saidou Sidibé président de cette institution. L’on retient de ce rapport une ‘’ timide mise en œuvre des recommandations adressées aux autorités communales et aux autorités de tutelle, la mise en œuvre satisfaisante des recommandations formulées à l’endroit des Sociétés d’Etat et des Etablissements publics contrôlés ‘’. Ce rapport met également en évidence la mal gouvernance de l’écrasante majorité de nos partis politiques. Commentaire.
Il faut se féliciter de la mise en place effective des institutions de la République sous la 7ème République. Le Conseil d’Etat, la Cour des Comptes, le Tribunal du commerce entre autres participent de la dynamique de la bonne gouvernance dans notre pays.
C’est une première au Niger, l’érection de la Cour des comptes relève de la volonté politique des autorités de la 7ème République qui ont opté pour la transparence dans la gestion des affaires publiques.
Au terme de la loi du 26 mars 2012 « la Cour des Comptes établit chaque année un rapport général public relatif aux observations faites à l’occasion des diverses vérifications effectuées pendant l’année précédente ainsi qu’à la gestion et aux résultats des entreprises contrôlées par elle ». La Cour des comptes a pour mission de promouvoir la bonne gouvernance financière et la transparence des ressources publiques à travers la reddition des comptes et la réalisation des contrôles de qualité.
Selon le rapport transmis au président de la République, la Cour a recommandé le respect du Code des Marchés publics et des règles budgétaires et comptables ainsi que l’application des dispositions des Conventions de financement et des statuts du Code de travail et l’application des dispositions relatives aux prélèvements fiscaux. Le Rapport a aussi relevé des irrégularités au niveau de certaines Collectivités territoriales notamment à Niamey et à Maradi.
Quand les partis politiques ne prêchent pas la vertu par l’exemple…
La Cour des comptes a révélé des bizarreries très graves dans la gestion des partis politiques. Entre autres anomalies, l’on retient le fait que certains partis politiques n’ont même pas de compte bancaire, sans siège, pas de tenue de comptabilité, non-respect des conditions légales d’utilisation de la subvention octroyée par l’Etat. C’est ainsi que même au niveau des 13 partis politique qui ont présenté leurs comptes en 2013, on en trouve qui ne tiennent pas de journaux comptables, qui n’ont pas de pièces comptables, qui ne disposent pas de plan de compte, qui ne disposent pas d’un système d’enregistrement des opérations sur ordinateur etc.
Pour remédier à ces différentes anomalies, la Cour a formulé des recommandations à l’endroit des ministères de l’intérieur et Finances et des partis politiques eux-mêmes. L’Etat doit ‘’veiller au respect de la règlementation relative aux critères d’attribution de la subvention afin d’éviter des paiements indus susceptibles de constituer des fautes pénales ou de gestion ; contrôler l’effectivité de l’existence d’un siège pour chaque parti politique et contrôler l’effectivité de l’existence d’un compte bancaire ouvert au nom de chaque parti politique’’.
A l’endroit des partis politiques, la Cour recommande de ‘’mettre en place une organisation et un système comptables ; faire certifier les comptes et respecter les postes de répartition de la subvention de l’Etat’’.
Selon ce rapport 2014 de la Cour des comptes, dans la kyrielle des partis politiques 13 seulement sont en règle. Et ce rapport accable des grandes formations politiques et non des moindres. Celles-ci doivent se reprendre au risque de subir la rigueur de la loi. Lorsqu’on se donne pour mission de diriger le pays au sommet, il importe de savoir prêcher la vertu par l’exemple.
Tiemago Bizo
Liste des partis ayant déposés leurs comptes en 2013
ARD Adaltchi Mutuntchi, CDS Rahama, MDC Yarda, PDP Annour, PNA-Al-oumma, PNDS Tarayya, PTN Saa-aaye, PUND Salama, RACCIN-Hadin Kay, RDP Jama’a, UDPS Amana, UDR Tabbat et UDSN Talaka le Bâtisseur.