Conduite de transition : Les errements d’un Front de « la société civile » en perte de vitesse

Il se réclamait dès les premières heures de l’avènement du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) comme étant son principal soutien. Une position qu’il tenta d’imposer par tous les moyens, aux autres structures de la société civile qui cherchaient, elles aussi, à se faire une place au soleil dans cette nouvelle marche amorcée par le Niger.

Mais très vite, ce Front dit de « la société civile » est mis à découvert dans ses propensions à vouloir imposé, y compris aux militaires qui ont pris le pouvoir le 26 juillet 2023, son agenda caché. Une vision totalement en porte à faux avec les orientations des nouvelles autorités du pays.

Dans leur soi-disant soutien aux militaires, les activistes membres de ce Front ne s’empêchaient pas de s’arroger certaines prérogatives de l’Etat. Ils instruisaient leurs « jeunes » à occuper certains carrefours de Niamey, entravant la libre circulation dans la ville de Niamey et même à fouiller des véhicules des paisibles citoyens en lieu et la place de la force publique. Ils se sont même donnés la mission, en lieu et place des services compétents de l’Etat, d’inspecter des entrepôts privés et autres commerces pour constater la disponibilité de certains produits de première nécessité.

Dans leur élan à vouloir être les seuls maitres à bord dans l’accompagnement du CNSP, ils ne se gênaient aucunement pas à se comporter comme les vrais dépositaires du pouvoir, jusqu’à s’en prendre vertement à certains responsables administratifs pour des raisons propres à eux.

Cherchant coûte que coûte à faire asseoir leur agenda pour les intérêts d’un bord politique bien connu, et dont ils sont très proches, les membres de cette « société civile » engagèrent une campagne de dénigrement contre certains acteurs politiques, notamment ceux de l’ancien régime, ou du moins l’ancien président de République Issoufou Mahamadou, devenu leur bête noire à abattre.

Après qu’il ait vainement cherché à convaincre le CNSP à procéder à l’arrestation de l’ancien président Issoufou que ce Front présente à tort comme l’Alpha et l’Oméga de tous les maux dont souffre le Niger, il change casque de fusil d’épaule pour s’en prendre à une autre structure de la société civile, la Dynamique Citoyenne pour une Transition Réussie (DCTR) qui, à tout point de vue, semble lui ravir la vedette dans l’accompagnement des nouvelles autorités pour une réussite de transition.

Sur ce registre également, le Front semble échouer dans son élan à discréditer la DCTR. D’échec en échec sur tout ce qu’il entreprenne pour rester le seul maitre à bord, dictant ainsi à la transition la marche à suivre, le Front, aujourd’hui en perte de repère, réoriente ses flèches en direction du CNSP.

Le contenu de sa dernière sortie médiatique en date du samedi 20 janvier 2023 en est une parfaite illustration des errements de ce Front dit de « la société civile » qui semble ramer à contre-courant des vraies attentes du peuple nigérien.

Sa nouvelle trouvaille dans une vaine quête de survie, est cet appel pour une mobilisation contre le processus de négociation avec les médiateurs de la CEDEAO. Une entreprise déjà vouée à l’échec, étant donné que nombreux, sont aujourd’hui les nigériens qui attendent vivement l’aboutissement de ces négociations de sortie de crise.

Oumar Issoufa