Baisse de la production agricole au Niger : Entreprendre des activités compensatrices et assurer la disponibilité des produits

« La campagne agricole et pastorale de cette année n’a pas répondu totalement aux attentes de nos laborieuses populations (…) ». C’est ce qu’a reconnu le Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, dans son message à la Nation à l’occasion du 65ème anniversaire de la proclamation de la République du Niger, communément appelée fête du 18 décembre.

Cette année, les résultats de la campagne agricole n’ont pas en effet répondu aux attentes des populations nigériennes en générale et des cultivateurs en particulier. En septembre dernier, la réunion du dispositif régional de prévention et de gestion des crises alimentaires (PREGEC), tenue à Ouagadougou donnait les perspectives de production globalement en baisse pour les cultures vivrières et pour la biomasse fourragère.

Selon le communiqué final de la réunion, les productions céréalières espérées se situeraient entre 73 et 80 millions de tonnes, soit une baisse de 5% par rapport à l’année passée en hypothèse basse et une hausse de 4% en hypothèse haute en fonction des conditions pluviométriques en fin de saison (septembre et octobre).

Notons que la baisse de la production agricole est essentiellement dues à la mauvaise saison des pluies 2023 qui a connu un démarrage globalement précoce, notamment dans les pays du Golfe de Guinée, la bande soudanienne et dans certaines localités du Sahel Centre et Ouest. La note de concertation technique du PREGEC indique que les cumuls pluviométriques ont été globalement moyens sur la bande soudano-sahélienne, avec des déficits enregistrés dans la zone frontalière du Sénégal, du Mali et de la Guinée, de même que dans l’Est du Nigéria. Par ailleurs, la saison a été marquée par des séquences sèches longues, notamment au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Tchad.

Face à cette situation, l’Etat du Niger n’entend pas rester les bras croisés. « (…) cependant, en pareilles circonstances, l’Etat prend toutes les dispositions pour non seulement entreprendre des activités compensatrices pour les agriculteurs et les éleveurs, mais aussi assurer la disponibilité des produits alimentaires sur l’ensemble du territoire national », a rassuré le Chef de l’Etat. Il a saisi l’occasion pour saluer la marque de solidarité des gouvernement de la Guinée, du Tchad, de l’Algérie, du Maroc, de la Guinée Equatoriale et de tous les autres pays « qui nous ont apporté leur soutien avec une mention spéciale pour la République sœur du Togo qui n’a ménagé aucun effort pour nous soutenir avec engagement et constante disponibilité ainsi que tous les peuples frères qui nous accompagnent en ces moments difficiles ».

Il a par ailleurs rassuré les Nigériens de faire tout ce qui est possible « pour assurer le progrès, la sécurité, le développement et la cohésion sociale dans notre pays, tout en comptant sur la contribution et la participation actives de chacune et de chacun de vous pour y parvenir ».

La fin de la campagne agricole intervient cette année dans un contexte difficile pour le Niger. A la baisse de la production agricole, se sont ajoutées les sanctions de la CEDEAO contre le Niger, consécutives au coup d’Etat du 26 juillet 2023. Avec la période du froid en cours, des efforts doivent être consentis pour promouvoir la culture de contre saison afin de contrecarrer le spectre de l’insécurité alimentaire qui s’annonce.

Almoustapha Aboubacar