Portrait de Mahamadou Adam : Un Jeune coiffeur professionnel sis au quartier Bobiel

Âgé de 25 ans, Mahamadou Adam est coiffeur professionnel. Sa formation en coiffure a débuté en 2015. Deux ans après, il devint propriétaire de son propre Salon de coiffure qu’il a baptisé « Mahamadou Coiffure & Shop ».

« Mon apprentissage s’était déroulé en deux phases. La première a duré deux ans. Je l’ai passé chez mon patron, M. Yahouza. Cette formation a été sanctionnée par une attestation de réussite. Quant à la deuxième phase, essentiellement consacrée à la pratique, je l’ai passé trois mois durant avec un autre patron, M. Moustapha. C’est là que j’ai acquis le maximum d’expérience en coiffure. Et depuis 2017, je suis à mon propre ».

Issu d’une famille modeste, Mahamadou avait le goût du travail dès son bas âge. « Mon père était un maitre maçon et depuis qu’on était des gamins, on nous amenait sur les chantiers afin que nous nous familiariserons au travail. J’avais donc connu la valeur du travail dès mon plus bas âge », se souvient-il. Pour la coiffure, « en toute franchise, l’amour de ce travail m’a été transmis par un ami dont nous avions passé notre formation ensemble chez mon premier patron. Malheureusement, il n’a pas eu la chance d’ouvrir son propre salon. Je l’ai quand même aidé à trouver un endroit où il travaille jusqu’à ce jour », souligne Mahamadou.

A mes débuts, se souvient-il, « c’était vraiment très compliqué. J’avais aucun soutien, ma famille, mes amis, tous voulaient me dissuader de mon choix porter sur ce métier ». Pour eux, « c’est une perte de temps et que je devrais mieux me concentrer sur mes études. Malgré tout, je n’avais aucune envie de laisser tomber mon projet, tout en continuant à aller à l’école le matin, et le soir, je poursuivais mon apprentissage. Finalement ma passion a pris le dessus sur mes études et j’avais arrêté en classe de première », se rappelle-t-il.

A l’ouverture du salon ’Mahamadou Coiffure & Shop’’, « je n’avais que deux clients réguliers. Mon père et un de mes amis. Pourtant, j’ai des frères et pleins d’amis, mais tous ne voulaient pas se coiffer à mon salon. Ils ne croyaient pas en moi et en mes compétences de coiffeur. Parfois, je passais de jours sans avoir de client, de fois je me retrouve à peine avec un ou deux clients, soit  500f ou 1000f par jour. Ça aussi, c’est quand je tombe sur des clients qui n’ont pas de complexe à se coiffer par tout coiffeur qu’ils trouvent ». La complication dans ce travail, ce que nécessairement, il faut que vous soyez reconnu par un grand nombre de personnes pour espérer avoir des clients. « Malgré tout cela, j’ai patienté et continué à ouvrir chaque jour mon salon, en espérant que les jours prochains seront meilleurs », nous a-t-il confié.

Aujourd’hui, « je remercie le bon Dieu. Ma patience, ma persévérance, bref, mon boulot a fini par payer et j’arrive à m’en sortir. J’ai acquis la reconnaissance de tous et j’ai assez de clients qui viennent de partout ». Désormais, « grâce à ce travail, j’arrive à prendre soin de moi et de ma famille  », confie le jeune coiffeur.

« Bien que j’ouvre mon salon à 17 heures chaque jour pour fermer à 2 heurs du matin, et malgré les coupures d’électricité, j’arrive à réaliser une bonne recette journalière. En plus de mon travail, je vends aussi des produits de soin et d’entretien des cheveux ainsi que du parfum de différentes marques, ce qui me permet d’avoir des revenus supplémentaires. Depuis l’ouverture de ce salon de coiffure, « j’ai eu à former à mon tour, trois jeunes qui ont fini par ouvrir leurs propres salons », se réjouit Mahamadou Adam.

Cependant, ce métier est loin d’être un travail facile, contrairement à ce que la plus part des gens pensent, particulièrement les jeunes. C’est un métier qui demande beaucoup de temps, de patience et de persévérance comme tout autre travail. D’ailleurs, c’est au niveau de la pratique que beaucoup comprennent réellement de quoi est fait ce travail, car la majorité des apprentis en coiffure sont attirés par ce qu’il y’a à gagner dans ce travail que le travail lui-même. En effet, ce qu’il faut, en plus de ce qui précède dans ce domaine, c’est surtout « l’entretien régulier et sans relâche du salon ainsi que des outils de travail », a souligné Mahamadou. Il lance enfin un appel aux jeunes qui n’ont pas encore du travail, de « ne pas rester les bras croisés à attendre le gouvernement ou quelqu’un d’autre, sous prétexte qu’ils ont étudié et qu’ils peuvent pas faire ce genre de travail ». Ils doivent abandonner cette posture et apprendre un métier. « Ils seront les premiers à bénéficier de tous les avantages que l’on peut en tirer quand on exerce un métier », conseille le jeune coiffeur.

Ibrahima Oumarou Galadima