Tribune : Mahamadou Issoufou, une étoile nigérienne scintille dans l’Académie des sciences française

 

Au cœur de l’après-midi du 26 mai 2023, un événement historique se déroulait dans le 16ᵉ arrondissement de Paris. Dans l’imposant bâtiment situé au nᵒ 15 de la rue La Pérouse, l’Académie des Sciences d’Outre-Mer fêtait son centenaire. Cette société savante, créée en 1922 et connue pour son travail sur la géographie et l’histoire générale en Afrique, Amérique latine, Asie, Océanie, accueillait dans ses rangs un nouvel éclat de sagesse et d’expérience. C’est le journaliste Paul Bourdarie qui eut l’initiative de créer une société savante spécialisée sur les questions de l’outre-mer, l’Académie des sciences coloniales, dont il fut le premier secrétaire perpétuel, devenue le 7 juin 1957 l’Académie des sciences d’outre-mer.

L’ancien président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou, a été élu à l’unanimité comme membre associé de cette prestigieuse académie lors de son Assemblée plénière.

L’homme d’État nigérien, qui est également président de la Fondation Issoufou Mahamadou, a honoré son pays une fois de plus par cette distinction. Cette reconnaissance internationale de son leadership exceptionnel vient s’ajouter à une liste déjà impressionnante d’accomplissements.

Mahamadou Issoufou a conduit le Niger à de meilleurs chiffres de croissance économique, et son mandat a été marqué par de multiples réalisations en termes d’infrastructures de tous genres, des investissements structurants. À noter aussi que sous ses deux mandats, le taux de pauvreté a connu une très forte baisse.

“Mahamadou Issoufou, à travers son humilité et sa détermination, a toujours su inspirer ses concitoyens, les encourageant à avoir des objectifs clairs pour leur vie et à y travailler sans relâche. Il a fait preuve d’une humilité remarquable en affirmant que l’origine ou la condition sociale n’étaient pas des prérequis pour parvenir à un échelon que l’on se fixe comme objectif”, nous confie un des membres de l’académie des sciences d’outre-mer.

Rappelons que l’ancien président Issoufou est récipiendaire du Prix Ibrahim pour un leadership d’excellence en Afrique. Récemment, il a été désigné par le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, pour diriger une équipe de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel.

L’entrée de Mahamadou Issoufou dans l’Académie des Sciences d’Outre-Mer est un jalon important pour le Niger et l’Afrique en général. Elle souligne le rôle clé que les leaders africains peuvent jouer sur la scène internationale et dans des institutions de prestige comme l’Académie des Sciences d’Outre-Mer. C’est une reconnaissance de la richesse et de la diversité des savoirs et des expériences que l’Afrique a à offrir au monde.

C’est avec une grande émotion que l’ancien président nigérien a pris part à la cérémonie du centenaire de l’Académie. Une cérémonie empreinte de gravité et de solennité, à l’image de l’institution qu’elle célébrait. C’est ainsi qu’une nouvelle page de l’histoire se tourne, avec l’entrée de Mahamadou Issoufou dans cette académie prestigieuse. Un nouveau chapitre qui s’ouvre non seulement pour lui, mais aussi pour le Niger et l’Afrique dans son ensemble.

Lors de cette cérémonie, l’ancien Président a souligné l’incertitude intrinsèque de notre époque, rappelant que nous sommes tous « solidaires, emportés par la même planète, équipage d’un même navire ». Des mots forts qui soulignent à la fois la fragilité et l’interdépendance de notre monde globalisé.

Au-delà des distinctions et des accomplissements, la vie et la carrière de Mahamadou Issoufou sont un vibrant témoignage de l’importance du leadership éthique et de la détermination dans la réalisation de la vision d’un monde meilleur.

Un héritage qui continue d’inspirer les générations actuelles et futures, au Niger et bien au-delà. Son exemple prouve qu’il y’a bel et bien une vie après le pouvoir.

Par notre correspondant à Paris

 

A propos de l’Académie des sciences d’outre-mer

C’est le journaliste Paul Bourdarie qui eut l’initiative de créer une société savante spécialisée sur les questions de l’outre-mer, l’Académie des sciences coloniales, dont il fut le premier secrétaire perpétuel, devenue le 7 juin 1957 l’Académie des sciences d’outre-mer.

La formation de l’Académie a pour origine une série de réunions qui eurent lieu au cours de l’année 1922 et au début de l’année 1923. En février 1922, Paul Bourdarie accompagné de Maurice Delafosse, africaniste bien connu, et d’Alfred Martineau, professeur au Collège de France, remit à Albert Lebrun, sénateur et ancien ministre des Colonies, une note expliquant la nécessité d’une académie. Celui-ci ayant donné son accord, des réunions préparatoires se succédèrent, puis le 8 juillet, au siège de l’Alliance Française, 101, boulevard Raspail, se tint la réunion décisive dont l’ordre du jour portait : « Fondation de l’Académie des sciences coloniales ; lecture et discussion des projets de statuts et du règlement intérieur et, éventuellement, élection du bureau ».

Les 38 personnalités présentes ou excusées furent considérées comme étant les pères de l’Académie. Le bureau fut constitué de Gabriel Hanotaux, président, et de Paul Doumer, Louis Archinard, Ernest Roume, et Auguste Pavie, vice-présidents représentant respectivement le Parlement, l’Armée coloniale, l’Administration et les explorateurs. Le titre de président fondateur fut attribué à Albert Lebrun.

La séance solennelle d’ouverture de l’Académie eut lieu le 18 mai 1923 à la Sorbonne sous la présidence d’Albert Sarraut, ministre des Colonies. C’est là que Paul Bourdarie, Secrétaire perpétuel, lança les quatre verbes : savoir, comprendre, respecter, aimer, qui deviendront la devise de l’Académie. Gabriel Hanotaux, Président de l’Académie, membre de l’Académie française, exalta le rôle que devait jouer ce nouveau laboratoire intellectuel, cet institut d’idées.

Parmi les membres fondateurs, on compte : trois futurs présidents de la République – Albert Lebrun, Gaston Doumergue et Paul Doumer – Paul Bourdarie, Augustin Bernard, Maurice Delafosse, le général Charles Mangin, Lucien Hubert, Président de l’Association des anciens élèves de l’Ecole Coloniale, Alfred Martineau, le maréchal Lyautey, Pierre Mille…

Parmi les membres qui ont illustré l’Académie on peut citer, outre les trois Présidents de la République, Gaston Doumergue, Paul Doumer et Albert Lebrun, les Présidents du Conseil, Albert Sarraut, Edgar Faure, René Pleven et Pierre Messmer, les ministres Jean-Jacques Juglas, Gratien Candace, Louis Marin, Georges Leygues, Henri Lemery, Marcel Naegelen, Jean Berthoin, Leo Hamon, Jacques Soustelle, Jean Letourneau, Paul Devinat, Robert Lemaignen, les maréchaux de France Joseph Joffre, Franchet d’Espérey, Hubert Lyautey, Alphonse Juin, Leclerc de Hautecloque, les généraux Henri Gouraud, Emile Marchand, Edgard de Trentinian, Maxime Weygand, les médecins Yersin, Girard, Robic, Jamot ; les explorateurs Binger, Auguste Pavie, les membres de l’Académie française Gabriel Hanotaux, André Chevrillon, Jérome Tharaud, l’amiral Lacaze, le général Weygand, le maréchal Juin, les gouverneurs généraux Jules Brévié, Robert Delavignette, Oswald Durand, Reste de Roca, Léon Pignon, Robert Bargues.

Il faut nommer encore plusieurs chefs d’Etats : les rois Albert Ier et Léopold III de Belgique, et le Président de la République de Côte d’Ivoire, Houphouët Boigny et l’empereur Bao Daï.

Aujourd’hui l’Académie s’honore d’avoir compté ou de compter parmi ses membres deux Secrétaires perpétuels de l’Institut de France Jean Leclant (Inscriptions et Belles Lettres), Arnaud d’Hauterives (Beaux Arts), des membres de cet Institut : Alain Decaux et Léopold Sedar Senghor de l’Académie Française, Jean Favier de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Yves Coppens, Jean Dorst, Théodore Monod de l’Académie des Sciences et Xavier Deniau de l’Académie des Sciences Morales et Politiques, d’éminentes personnalités telles que les anciens présidents de la République du Sénégal, du Liban et du Portugal et du Dahomey, Léopold Sedar Senghor, Abdou Diouf, Charles Hélou, Mario Soarès et Emile Derlin Zinsou ; et les anciens ministres Jacques Augarde, Yvon Bourges, Alain Decaux, Xavier Deniau, Yves Guéna (actuellement président du Conseil constitutionnel), Jean Pierre Soisson, Olivier Stirn et le professeur François Luchaire ancien membre du Conseil constitutionnel.

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