Editorial : Arrêtons d’instrumentaliser la question sécuritaire

Le Niger est en guerre. Mais certains de ses fils n’ont pas l’air d’accepter cette triste réalité. Le procès d’intention fait à nos Forces de défense et de sécurité (FDS) après l’attaque terroriste du site d’orpaillage de Tamou prouve à suffisance, que le populisme a rendu aveugles certains concitoyens tapis dans l’ombre de l’opposition politique et de la société civile. Après le démenti cinglant du ministre de l’intérieur sur le terrain, le moins qu’on puisse dire, est que ceux-là prennent des vessies pour des lanternes.

Il n’y a pas lieu de se méprendre : les terroristes s’en prennent indistinctement à tous. C’est pourquoi, nous devrons être tous mobilisés derrière les Forces de défense et de sécurité dans une vaste chaine de solidarité nationale et considérer que le Niger est en guerre. Il est en guerre contre des forces obscurantistes, des forces du mal, des forces qui tentent d’aliéner notre souveraineté, notre cohésion nationale et le vivre-ensemble. Il est en guerre contre des promoteurs des contre-valeurs, des promoteurs de la mort gratuite.

Nous n’avons qu’un seul pays qui s’appelle le Niger. Notre combat doit s’inscrire dans la logique de le défendre contre toute agression extérieure. En d’autres termes, un front commun doit être érigé contre le terrorisme qui est l’ennemi commun aux Nigériens. C’est pourquoi, il est intolérable que des compatriotes relayent consciemment ou non la propagande des terroristes à travers les réseaux sociaux. Il y en a même qui croient trouver une occasion en or pour en découdre avec le régime en place. Les Nigériens ont vu certains à visage découvert cherchant à juger et condamner sans preuve les Forces armées nigériennes après l’attaque de Tamou.

 Ils se trompent de combat et d’objectif. Rien ne vaut le sentiment national indépendamment de toute autre considération politique qui est conjoncturelle. Ils ne doivent pas croire que les terroristes vont leur déblayer un boulevard pour accéder aux plus hautes charges de l’Etat. S’ils ont cette conviction, c’est qu’ils sont dépourvus de toute logique, de tout bon sens.

Les terroristes détruisent les Etats. C’est pourquoi, ils ne peuvent constituer d’alliés objectifs ou subjectifs de quelque cause politique que ce soit.

Nous le disons tout net, notre devoir c’est de soutenir les FDS et d’encourager le gouvernement à être davantage à leur écoute. Car, nous avons des Forces compétentes et dévouées. Malheureusement, nous avons une frontière avec le Mali où l’Etat a cessé d’exister dans cette partie-là. Du coup, aucune force malienne n’est déployée à notre frontière avec ce pays. Malgré tout, nos FDS tiennent bon. Elles ont besoin de savoir que nous sommes tous mobilisés à leurs côtés pour le triomphe des valeurs de la République, des valeurs humanistes.

La question sécuritaire ne doit pas être lue avec des lunettes de politiciens. C’est une cause nationale qui engage l’ensemble des enfants du pays. Il n’y a donc pas de dividende politique à tirer par un bord politique ou un autre. Arrêtons donc d’instrumentaliser cette question.

Elh. M. Souleymane