Le Niger a commémoré le 18 décembre dernier, le 63ème anniversaire de la République. Un moment de communion et de solidarité pour l’ensemble du peuple nigérien. Cette année, le choix a été porté sur la région de Diffa pour commémorer cet anniversaire autour des « valeurs qui fondent notre histoire commune et notre volonté de bâtir une nation prospère de travail et de fraternité », a déclaré le président de la République, Chef de l’Etat, Mohamed Bazoum, dans son message à la Nation, livré la veille de cette commémoration.
Dans cette adresse aux Nigériens, le Chef de l’Etat a mis l’accent sur plusieurs sujets de préoccupation nationale dont entre autres « la lutte contre le phénomène de la corruption et de l’impunité » qu’il a inscrit parmi les priorités de son programme de renaissance Acte III.
Ce combat, a dit le président Bazoum, « nous nous devons de le mener pour promouvoir une gouvernance de nature à favoriser le progrès de notre pays et lui assurer sa stabilité ». C’est dans cette optique, a souligné le Chef de l’Etat, que « j’ai nommé à la tête de la haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Halcia), un magistrat reconnu pour son intégrité », et à qui, le président de la République a donné « carte blanche pour mener son action partout où cela est nécessaire ».
Fort de cette mission combien exaltante à lui confiée, le nouveau président de la Halcia s’est aussitôt « mis au travail, enclenchant des investigations sur des faits de corruption et de concussion dans certains services de l’Etat ».
Des investigations, bien que « non encore achevées », selon le président Bazoum, relèvent déjà que des « sommes importantes ont été perçues par des agents de l’Etat sans aucune base légale ou en violation de la loi ». Face à cette situation, apprend-on des sources proches de la présidence de la République, le Chef de l’Etat est plus que jamais déterminé à faire rentré l’Etat dans ses droits. « Tous ceux dont la culpabilité venait à être établie dans la prédation des deniers publics répondront de leurs actes devant les tribunaux », a-t-on appris.
D’ores et déjà, le Chef de l’Etat se félicite du remarquable travail accompli par la Halcia, en collaboration avec les services des impôts, des douanes et du trésor public, ayant permis « le recouvrement d’une somme de plus de 11 milliards de francs au titre du rétablissement des irrégularités pour l’année 2021 ». Il rassure également le peuple nigérien que ces investigations vont s’étendre à d’autres services de l’Etat.
Pour une lutte sans merci contre la corruption et les infractions assimilées, la Halcia a également été investie de la mission de supervision des examens et concours afin que soit garantie l’équité entre les candidats. Ainsi, des instructions ont été données à tous les départements ministériels et structures sous tutelle, d’impliquer la Halcia dans la supervision des concours et examens qu’ils organisent.
Sur ce point, notons que la Halcia a déjà eu à superviser 27 examens et concours avec des résultats très satisfaisants. Depuis son implication dans la supervision des examens scolaires, notamment le BEPC, le BAC, les concours de certification en santé, tout comme les concours d’intégration à la Fonction publique, le phénomène de fraude aux examens, le favoritisme et la rupture d’égalité entre les nigériens ont drastiquement diminué.
Dans le domaine économique, la fraude du carburant demeure également une préoccupation de premier ordre pour le Chef de l’Etat. Là également, il s’engage à combattre la corruption et autres mauvaises pratiques qui se sont développées dans ce secteur. Pour ce combat, a dit le Chef de l’Etat, « j’ai engagé les forces de sécurité intérieure et la douane à lutter contre la fraude du carburant qui utilise des méthodes protéiformes et implique des acteurs nombreux aux statuts des plus diversifiés ».
De même, a indiqué le président de la République, des instructions ont été données au ministre des finances pour que « la délivrance des exonérations soit rationalisée et bien contrôlée afin que soit fermée cette grande porte de la saignée des deniers publics ».
En effet, il est apparu, selon le président Bazoum que « le reversement du carburant destiné à l’exportation et l’usage frauduleux des exonérations sont à la base de pertes de recettes très importantes pour l’Etat ». Ils sont aussi « une source d’enrichissement rapide pour des individus », d’où l’engagement pris par le Chef de l’Etat de mener « un combat quasi-physique contre ces 2 fléaux ».
Il ressort de ce message à la Nation que le président de la République est resté constant dans son engagement, mais aussi et surtout sa détermination à lutter contre le phénomène de la corruption et de l’impunité dans tous les secteurs de la vie sociale, politique et économique du pays.
Un combat noble mais complexe qui nécessite l’adhésion de tous les nigériens soucieux de voir le citoyen nigérien renoué avec les valeurs de probité et d’intégrité dans tout ce qu’il entreprendra, surtout pour les agents de l’administration à qui l’Etat a confié la mission de gérer des biens publics.
Oumar Issoufa
Niger Inter Hebdo N°47