Les décisions prises par le Président Bazoum dès l’entame de son mandat de réduire, considérablement, le nombre de conseillers et de chargés de mission, de réduire de la taille du gouvernement, de supprimer les directeurs de cabinet au sein des ministères, méritent d’être saluées. Du coup, ces mesures vont permettre de réduire le train de vie de l’Etat et de réaliser des économies budgétaires. A l’Assemblée nationale, cette dynamique ne semble pas faire recette, apprend-on.
La démarche insufflée par le Chef de l’Etat serait également suivie par le cabinet du Premier ministre. Le trop plein de conseillers et chargés de mission est une plaie de notre processus démocratique. Il s’agit, généralement, de récompenser des militants qui ont travaillé à l’avènement du régime. C’est donc une pratique qui ne date pas d’aujourd’hui, mais qui résiste au temps. Tous les régimes qui se sont succédé se sont prêtés à ce jeu qui est, reconnaissons-le, aux antipodes de la bonne gouvernance, même si par ailleurs certains acteurs le justifient par la nécessité d’une stabilité politique.
On se rappelle que cette mauvaise pratique a connu son printemps sous la 5ème République et ce, durant les deux mandats du président Tandja. Et, comme par mimétisme, les gouvernants sous la première législature de la 7ème République en ont fait un peu trop : des conseillers ‘’à gogo’’ de sorte que la pratique frise le scandale.
Mais dès l’entame de son second mandat, une des premières décisions du président Issoufou était de remercier tous les chargés de mission et conseillers. Le Premier ministre Brigi Rafini a fait de même, apprend-on, en mettant fin aux fonctions des chargés de mission et d’un bon nombre de conseillers spéciaux.
En prenant cette décision avec tous les risques de représailles de la part de la clientèle politique, les patrons de l’exécutif viennent de faire montre d’un courage politique qui mérite d’être implémenté au niveau de toutes les institutions de la République.
A l’Assemblée nationale également, la pratique de conseillers superflus doit cesser, pour suivre la nouvelle dynamique. Les différents présidents du parlement nigérien ont eu tendance à abuser de la mauvaise pratique consistant à s’entourer d’une pléthore de conseillers spéciaux et principaux. Des sources bien informées, la bonne gouvernance n’est pas de mise à l’Assemblée nationale. En plus des dossiers de nominations, décriées, les évacuations sanitaires et les missions parlementaires à l’intérieur comme à l’extérieur constituent d’autres sources de pratiques budgétivores qui ont cours depuis une décennie dans cette institution.
Au niveau des missions parlementaires, la fâcheuse pratique qui consiste à envoyer tout le monde en mission à l’intérieur comme à l’extérieur aboutit également à une réelle saignée du budget du parlement, apprend-on.
C’est dire qu’autant le programme de réalisation des immeubles pourrait se défendre au regard de l’exigüité des lieux, autant les nominations des conseillers, les évacuations sanitaires et les missions parlementaires ne sont pas de nature à faire en sorte que l’Assemblée nationale soit un modèle de gestion.
Il importe que ceux qui votent les lois prêchent la vertu par l’exemple en commençant par assainir la gestion du budget du parlement. A la date d’aujourd’hui, apprend-on, l’Assemblée nationale serait en dépassement budgétaire. Si on n’y prend garde, d’aucuns se demandent comment assurer les traitements des salaires et autres avantages pour les deux (2) mois de cette année.
Il est nécessaire que l’administration de l’Assemblée nationale prenne conscience que la bonne gouvernance prônée par le Président Mohamed Bazoum doit s’appliquer à toutes les institutions du pays.
Elh. M. Souleymane
Niger Inter Hebdo N°40