Les dix dernières années ont permis à l’économie du Niger de prospérer. A en croire le Fonds monétaire international (FMI) : « Le Niger jouit de l’économie la plus dynamique d’Afrique de l’Ouest, avec des taux de croissance qui ont atteint 7,2% en 2018 et 5,9% en 2019 » malgré les crises de tout genre.
Selon Jeune Afrique, la pauvreté a reculé, et la scolarisation et l’espérance de vie y ont progressé ces dernières années. Des progrès à mettre à l’actif des gouvernements successifs de ces dix dernières années. Ce qui a permis de maintenir l’inflation à moins de 3%, les déficits budgétaires à moins de 4% et la dette publique aux environs de 44% du Produit intérieur brut (PIB), au point que la Banque mondiale et le FMI qualifient de « modèle » le risque de surendettement du Niger.
La même source ajoute que les réformes se sont succédé pour informatiser les déclarations et les paiements d’impôts en ligne et pour créer un guichet unique pour le commerce extérieur ». En outre, « tous les arriérés de paiement intérieur ont été apurés à la fin 2019 ».
« Des bonnes pratiques » ayant permis au Niger de bénéficier de l’aide internationale qui représente 13% de son PIB », notamment de la Banque mondiale (1 milliard de dollars versé en 2020-2021 et 3 autres milliards prévus en appui de nombreux programmes de soutien).
Des défis à relever
Malheureusement, la crise provoquée par la pandémie de la COVID-19 et la situation sécuritaire « continuent de plomber l’économie nigérienne, balayant des années de gains durement acquis dans la lutte contre la pauvreté », souligné le rapport (intitulé « Maximiser l’efficacité des dépenses publiques pour mieux reconstruire ») consacré au Niger que la Banque mondiale a publié le 26 juillet et rapporté par Jeune Afrique.
Selon la même source, environ 400 000 Nigériens ont basculé dans l’extrême pauvreté (moins de 1,90 dollars par jour) et 200 000 risquent de les rejoindre. A cela s’ajoute un taux de croissance démographique qui reste l’un des plus élevés du monde « avec 6,9 enfants par femme », déplore Aboudrahyme Savadogo, économiste de la Banque mondiale rapporté par Jeune Afrique.
Perspectives heureuses
Le Niger peut cependant se réjouir des bonnes perspectives que lui offrent l’exploitation de ses ressources naturelles, notamment le pétrole qui permettra au pays d’exporter 97 000 barils par jour en 2023 au lieu de 20000 barils aujourd’hui.
Autres sources d’optimisme pour le Niger repose sur l’ouverture de la frontière avec le Nigeria et sur le démarrage des chantiers du barrage de Kandadji, du chemin de fer Kano (Nigeria)-Maradi (Niger) et de l’oléoduc de 200 km de long qui reliera le bassin d’Agadem au Bénin.
Investi dans ses fonctions de Chef de l’État le 2 avril 2021, consacrant ainsi la première alternance démocratique au Niger, le président de la République, Mohamed Bazoum, reste conscient des défis économiques et sociaux auxquels lui et son Gouvernement doivent faire face. Ils disposent de marges de manœuvre pour relever les défis de risques sanitaires, climatiques et sécuritaires.
Almoustapha Aboubacar