16 morts, 6 blessés, 1 porté disparu, 2 véhicules emportés et un autre endommagé, tel est le triste bilan d’une embuscade tendue contre des éléments de la Garde Nationale du Niger par des individus armés non identifiés à bord d’une centaine de motos.
L’embuscade a eu lieu le samedi 1er mai 2021, entre Ekenewane et Intazey, deux localités du département de Tillia, dans le nord de la région de Tahoua, près de la frontière malienne.
Les éléments de la Garde Nationale revenaient d’une mission de patrouille qui les a conduits jusqu’à Agallaw à la frontière malienne quand ils furent pris pour cibles, aux environs de 17h20mn, par au moins 200 terroristes armés jusqu’aux dents.
On compte parmi les victimes, le Commandant de la patrouille en question, le Lieutenant Maman Namaiwa. Il a été enterré, ce 2 mai 2021, en compagnie de ses éléments tombés suite à cette embuscade, en présence du Secrétaire Général de la Région de Tahoua, Ibrahima Miko.
De son vivant, le Lieutenant Maman Namaiwa était en poste à Bagaroua comme Commandant de l’Escadron basé dans la localité.
« Nous venons de traverser une épreuve douloureuse », a dit le Secrétaire Général de la Région de Tahoua. « De manière frontale, ces bandits armés ne peuvent pas affronter nos hommes », a-t-il souligné. « Cette mission a été jusqu’à Aggalaw à la frontière du Mali, c’est au retour que cette embuscade leur a été tendue », a-t-il précisé.
Les individus armés responsables de l’attaque ont aussi enregistré des morts et des blessés mais qu’ils ont emportés, ne laissant derrière eux que des traces de sang, des carcasses de motos et des armes endommagées.
De sources sécuritaires, l’on apprend que des renforts ont été déployés dans la zone et des poursuites ont été engagées afin de les mettre hors d’état de nuire.
Les lieux où se sont déroulés les combats sont proches de la frontière malienne, au nord la Région de Tahoua, dans la bande sahélienne appelée ‘’zone des 3 frontières’’.
Les attaques terroristes sont fréquentes dans cette zone et ont pour conséquences le déplacement de plusieurs milliers de personnes, la fermeture de nombreuses écoles et la naissance des camps de réfugiés géants.
Ces attaques sont l’œuvre des groupes terroristes qui écument le Sahel, surtout le nord Mali qui leur sert de base arrière. Ils franchissent fréquemment les frontières qui séparent le Mali avec le Burkina Faso et le Niger et se livrent à de multiples atrocités, des extorsions de rançons, de trafics en tous genres, notamment, celui de la drogue, des armes, des cigarettes, etc.
C’est dans cette zone, du côté de Tillia, que le 21 mars 2021, des individus armés non identifiés, à bord de motos, s’en sont pris à des civils à Intazayene, Bokorat et Akifakif. Un vrai massacre, c’est ce à quoi ils ont procédé, n’épargnant ni hommes, ni femmes, ni enfants, ni vieillards. Plus de 100 morts ont été enregistrés dans ces 3 localités proches du Mali.
Une telle attaque ne visant que des civils s’est aussi produite dans le nord Tillabéry sur l’axe Darey-Dey et Chinagoder. En effet, le 15 mars 2021, des individus armés ont tendu une embuscade à des commerçants qui revenaient du marché hebdomadaire de Chinagoder et abattu 58 personnes appartenant à un seul groupe ethnique. Après leur forfait, ils avaient pris la fuite, non sans avoir emportant deux véhicules, brûlé deux autres et incendié de nombreux greniers.
Bassirou Baki Edir