Première réunion du panel de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel : Jeter les jalons de la mise en œuvre de l’initiative conjointe ONU, UA, CEDEAO et G5 Sahel

« Crise de gouvernance marquée par un recul démocratique dans certains pays ; insécurité grandissante ; propagation du terrorisme ; coopération régionale et partenariat mis à rude épreuve ». Tels sont les principaux défis auxquels les pays du Sahel et la région ouest africaine en général sont confrontés, lesquels sont inscrits à l’agenda du panel de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel, présidée par Issoufou Mahamadou, et dont la première réunion s’est ouverte le lundi 20 juin 2022 à Niamey.

Les multiples stratégies de développement développées et mises en œuvre depuis des décennies n’ont pas pu inverser cette tendance des défis dont font face les pays du Sahel et de l’Afrique de l’ouest. C’est dans cet idéal que le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres et le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Mahamat Faki, ont décidé, lors de la cinquième conférence annuelle UA/ONU, tenue le 1er décembre 2021, de faire entreprendre une évaluation stratégique conjointe sur la situation de sécurité et de développement au Sahel, en partenariat avec la CEDEAO et le G5 Sahel. La mission de conduire cette évaluation a ainsi été confiée à l’ancien président de la République du Niger, Issoufou Mahamadou.

Dans son allocution à l’ouverture de la première réunion qui se tient à Niamey, le président du panel de haut niveau sur la sécurité et le développement, Issoufou Mahamadou, a indiqué que la mission du panel est d’élaborer une stratégie conjointe UA/ONU sur la sécurité et le développement non seulement pour l’espace du G5 Sahel mais aussi pour une partie de l’espace CEDEAO menacée par les organisations terroristes qui ont pris pied depuis plusieurs années dans le Sahel et dans le bassin du Lac Tchad. « La mission qui nous ait été confiée intervient dans un contexte où un débat sous la gouvernance économique mondiale est nécessaire afin de trouver un nouveau paradigme, un nouveau modèle plus égalitaire et secrétant moins de pauvreté », reconnait-il. Elle intervient également dans « un contexte marqué par la guerre en Ukraine et ses conséquences sur les prix des céréales et de l’énergie, par les conséquences persistantes des interventions en Irak et en Libye, par les défis désastreux du changement climatique, par la tectonique mondiale du terrorisme, de la drogue et de la criminalité généralisée, rendant la situation hautement inflammable, par les conséquences de la pandémie de la COVID 19, amplifiant la pauvreté et les inégalités, toute chose qui risque de compromettre la mise en œuvre de l’agenda 2030 des NU et 2063 de l’UA », ajoute-t-il.

« Notre mission doit donc commencer par un diagnostic profond sur tous ces aspects », a déclaré le président du panel de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel. Cela nous permettra, poursuit-il, « d’identifier les défis (institutionnels, sécuritaires, démographiques, climatiques) auxquels notre région est confrontée ». Pour surmonter ces défis, le panel a le devoir de concevoir une stratégie efficace en s’appuyant sur des initiatives précédentes et d’avoir un but qui sera fixé au cours des échanges durant la réunion. « Mais il faudra regarder plus loin, plus large et contribuer à dégager des avenirs susceptibles de générer un environnement plus propice en vue d’un développent durable de la région », a précisé Issoufou Mahamadou, soulignant que l’efficacité de la stratégie à concevoir suppose l’identification d’un défi décisif, « c’est-à-dire l’identification de ce maillon de la chaine de défis qui, une fois en main, permettra de tenir toute la chaine », a-t-il expliqué.

La réunion qui durera deux jours aura à se pencher sur l’amendement du projet des TDR ; le mode d’identification des propositions des candidatures des experts ; les modalités de leur sélection, les modalités financières, logistiques et administratives ; la mise à jour de projet de feuille de route du panel et les modalités d’élaboration des feuilles de route sectorielle des différents groupes thématiques. « La mission qui nous ait confiée est difficile mais exaltante », reconnait le président du panel. « Nous mettrons tout en œuvre pour l’accomplir en toute indépendance, dans l’intérêt supérieur du peuple du Sahel tout entier », a promis Issoufou Mahamadou.

La cérémonie d’ouverture de la première réunion du panel de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel s’est déroulée en présences de Mme Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique aux Départements des affaires politiques, à la consolidation de la paix et des opérations de la paix, de Jean Claude Kassi Brou, président de la Commission de la CEDEAO, de Mamane Sambo Sidikou, Haut Représentant de l’UA pour le Mali et le Sahel, de l’ambassadeur TIARE YEMDAOGO ERIC, secrétaire exécutif du G5 Sahel qui ont tour à tour exprimé leur avis. On notait également la présence des membres du panel, du gouvernement et de plusieurs invités de marque.

Sani Aboubacar