Trois policiers ont été condamnés mardi 22 août à un an de prison ferme pour avoir battu un étudiant lors de la manifestation du 10 avril qui avait dégénéré en affrontements entre jeunes et forces de l’ordre, faisant un mort côté étudiant et une centaine de blessés dans les deux camps.
Au lendemain de la manifestation, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux avait choqué plus d’un Nigérien : on y voyait un étudiant, couché à l’arrière d’un pick-up, battu à coup de matraque par des policiers.
Face à l’émotion suscitée, la direction nationale de la police était sortie de son silence une semaine plus tard pour condamner ces pratiques et annoncer l’arrestation de trois policiers.
Ce sont ces trois hommes de la brigade anti-émeute qui ont donc été condamnés à un an de prison ferme et à verser 15 millions de francs CFA (environ 23 000 euros) de dommages et intérêts à l’étudiant.
Une condamnation qui devra être confirmée puisque les policiers ont interjeté appel, souligne une source judiciaire.
Satisfaction
Du côté des syndicats étudiants, on se félicite de ce verdict : « Il est rare que les forces de l’ordre écopent de prison ferme », souligne Sita Diabi.
Le secrétaire général de l’USN Niamey rappelle aussi que jeudi dernier, une commission d’enquête indépendante dont il faisait partie a établi la responsabilité d’un gendarme non identifié dans la mort de Mallah Bagale, l’étudiant tué au cours de cette même manifestation du 10 avril. « Nous avons pu enquêter et arriver à cette conclusion sans aucune pression de l’Etat, et aujourd’hui, c’est la justice qui prend ses responsabilités.
Nous y voyons un changement positif dans l’attitude des autorités face aux bavures des forces de l’ordre », conclut Sita Diabi.
C’est une chose assez rare. Pour nous, cette condamnation est un point d’arrivée mais aussi un point de départ.
RFI