Halte aux usages abusifs des biens de l’Etat !

En déplacement à l’intérieur du pays, nous avions été témoin d’un fait assez insolite. La voiture de fonction d’une grande dame (patronne d’une commune) avec son mari qui a pris gout de faire régulièrement ses courses privées, apprend-on. Cogitant sur le même sujet, un agent d’un ministère nous a confié que leur ministre a purement et simplement affecté la voiture de fonction d’un Directeur central à son épouse !

Et une autre mauvaise pratique au niveau de nos communes et de l’administration, c’est le fait de voir certains responsables immatriculer leurs véhicules privés avec des numéros de leurs services selon des sources bien informées de cette forfaiture. Un abus comme un autre. En cas d’inventaire du patrimoine de l’Etat comment faire le distinguo entre biens publics et biens privés ?

Il y a bel et bien à redire lorsqu’un conjoint d’un ministre se permet de faire ses courses avec la voiture officielle du ministre. C’est pourtant la même gravité Madame le maire lorsque votre mari se délecte dans cette zone de confort en transformant votre voiture de fonction en taxi pour faire ses courses au grand dam de vos administrés.

Certes des abus sur l’usage des biens de l’Etat sont légion. On voit régulièrement des voitures de l’administration bourrées du bois de chauffe en dépit de la mesure du gouverneur de Niamey. Très peu d’usagers ont le sens de la répartie face au bien public. Et les pratiques corruptives dont la presse ne cesse de faire cas dans notre pays ne sont que la traduction de l’incivisme des uns et des autres face aux biens publics. Nous sommes bien à mille lieues de ce gouvernant utilisant une lampe, recevant en visite un ami il l’éteint. A la demande de son ami sur le pourquoi son compagnon éteint le chandelier, il lui répondit quand tu n’étais pas là je travaillais pour la communauté. Et comme la lampe appartient au trésor public, j’ai préféré l’éteindre pour traiter en privé avec toi. Une très belle leçon de civisme à inculquer aux futurs cadres pour une véritable renaissance culturelle si tant est que celle-ci signifie… changement des mentalités.

EMS