L’an dernier, les populations avaient même jeûné dans des conditions intenables tant les services de la Nigelec et la Société d’Exploitation des Eaux du Niger (SEEN) laissent à désirer. Si on n’y prend garde ces sociétés sont en passe de rééditer cette forfaiture car les choses commencent à s’empirer. Les souffrances des populations du seul fait de la Nigelec et la SEEN se passent présentement de tout commentaire sans tenir compte des dommages subis par les consommateurs.
L’eau est la source de toute vie. Comme chaque année, en période de chaleur, la Nigelec et la SEEN sont de plus en plus incapables de répondre aux attentes et besoins des Nigériens. Pas d’électricité, pas d’eau potable. Un vrai calvaire au quotidien. Quelles sont les causes des perturbations et coupure d’eau que nous observons depuis quelques semaines ? Et pourquoi le rehaussement brusque du prix d’eau en cette période de chaleur ? Telles sont les questions que la Société d’Exploitation des eaux du Niger (SEEN) est incapable de répondre au Républicain. Notre reporteur a vainement fait des va et vient au moins trois fois à la SEEN sans réponse aux préoccupations des populations. C’est comme si nous sommes toujours à l’époque coloniale. Comment cette société peut-elle être insensible aux cris de la population face aux nombreuses coupures intempestives d’eau ? Insensible face à la fourniture insuffisante en eau potable dont une majeure partie de la population est victime. Pourtant la privatisation de cette société d’Etat laissait penser à un meilleur service. C’était du moins la promesse pour berner les populations : des factures moins chères, eau potable permanente à tous les niveaux, une équipe à votre écoute, bref une solution à nos problèmes d’eau.
« Chez moi, il faut faire une nuit blanche pour avoir de l’eau dans le robinet parce que ça vient seulement dans l’intervalle de 3h à 5h du matin. Comme nous sommes une grande famille, nous avons établi un calendrier de permanence donc chaque membre de la famille à son tour », déplore M.Boureima Maidaji, habitant du quartier Cité Caisse.
Pire encore : « Ce dernier temps on se lave une seule fois chaque 48h. De fois nos enfants sont obligés de chômer l’école à cause de la saleté. Pourtant on paye régulièrement nos factures », se lamente M. fatchima, quartier Talladje.
Si la situation a ainsi dégénéré, c’est aussi la faute de l’Etat qui n’est pas assez présent pour frapper du poing sur la table. Les populations ont beau revendiquer, leur cri sera inaudible tant que les autorités ne prennent pas le problème à bras le corps en rappelant à l’ordre qui de droit. Comment être content de payer une facture d’eau et d’électricité très chère quand on est en manque permanent de ces ressources on ne peut plus vitales ?
Le prix du m3 d’eau augmente régulièrement depuis la privatisation de la Société des Eaux du Niger ( SNE). Pire, le service rendu laisse à désirer car l’eau souvent avec une coloration douteuse ne rassure guère les populations. Les perturbations et coupure d’eau sont devenues encore assez fréquentes. Et la SEEN tout comme la Nigelec ne communique pas pour dire aux populations si c’est la ressource elle-même qui s’épuise ou un problème technique.
Ce triste constat n’est pas sans conséquences sur le plan économique et sécuritaire. Car des femmes et des enfants issus des milieux défavorisés sont obligés d’aller chercher de l’eau ailleurs quelle que soit l’heure qu’il fait. Cela doit interpeler tous les acteurs, en premier lieu les autorités afin de redonner de l’espoir à la population pour une vie meilleure.
Azahi Souleymane (Le Républicain N°2122)