Dans un communiqué en date du 24 décembre 2023, le CNSP (Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie) et le Gouvernement de transition ont annoncé le retrait du Niger de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). La décision fait suite aux conclusions de la session extraordinaire du Conseil permanent de l’OIF du 19 décembre de la même année, actant la suspension du pays ainsi que de sa coopération multilatérale.
Dans ce communiqué lu par le porte-parole du CNSP, le Colonel-major Abdourahamane Amadou, a rappelé que l’Agence de la Coopération Culturelle Technique (ACCT), ancêtre de la Francophonie, est née sur le sol nigérien, le 20 mars 1970, sous l’impulsion des pairs fondateurs qui sont Hamani Diori du Niger, Léopold Sedar Senghor du Sénégal, Habib Bourguiba de la Tunisie et le Prince Norodom Chihanuk du Cambodge.
‹‹ La décision de suspendre la République du Niger de l’organisation ainsi que de la coopération multilatérale, répond aux diktats et aux intérêts de la France dont aucun représentant ne faisait partie des pairs fondateurs ››, rapporte le communiqué du CNSP.
Celui-ci précise qu’au cours des débats, certains États ont à juste titre, soulevé leur incompréhension aux positions variables et à double standard de l’organisation.
Pour le CNSP, cette suspension dont fait l’objet le Niger démontre à suffisance que l’organisation se décrédibilise, confirmant de ce fait qu’elle a toujours été utilisée par la France, comme un instrument pour défendre les intérêts français et pour faire avancer ses pions en Afrique.
Des manœuvres qui ont donc conduit le CNSP à suspendre toute forme de coopération avec l’OIF.
Aussi, il appelle le peuple africain à une décolonisation des esprits et à la promotion de leurs propres langues nationales, conformément aux idéaux des pairs fondateurs du panafricanisme.
Pour rappel, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a pour objectif, la promotion de la langue française et la diversité culturelle et linguistique. C’est aussi un instrument de promotion de la paix, la démocratie et des droits de l’homme.
Koami Agbetiafa