Ils sont 4.465.217 élèves et 116. 757 enseignants du cycle primaire et secondaire à reprendre le chemin de l’école, ce lundi 2 octobre 2023, sur toute l’étendue du territoire national. Mais la rentrée des scolaires de cette année se déroule dans un contexte de crise économique, caractérisée par une flambée généralisée des prix des produits de première nécessité, y compris les fournitures et matériels didactiques.
Certes, au dire de la ministre de l’éducation nationale, de l’alphabétisation, de l’enseignement professionnel et de la promotion des langues nationales, Dr Élisabeth Shérif, en dépit des sanctions imposées par la CEDEAO au Niger, des dispositions sont bel et bien prises par les nouvelles autorités du pays, pour que les élèves puissent reprendre le chemin de l’école, de ‹‹ façon digne et avec le nécessaire ››.
Une déclaration de la ministre Elisabeth Shérif qui tranche difficilement avec le quotidien de la majeure partie des parents, déjà sous le coup de la flambée généralisée des prix des produits de première nécessité.
Il est indéniable que la rentrée scolaire 2023-2024 est tout à fait effective sur toute l’étendue du territoire national. Toutefois, difficile de ne pas tenir compte de cette situation de crise consécutive aux événements du 26 juillet 2023 au Niger et qui n’épargne personne.
De l’avis de Monsieur Adamou, parent d’élève, venu inscrire ses trois enfants dans une école de la place, cette année, vu le contexte de vie chère qui prévaut, les charges ne font qu’augmenter. ‹‹ Même s’il faut saluer les efforts de l’État, en octroyant des fournitures scolaires aux enfants, cela est insuffisant. Avec la flambée des prix des produits, vous comprenez que les charges vont aussi avec ››, s’est plaint ce parent d’élève qui vit aussi dans la chair, la situation de flambée généralisée des prix des produits de première nécessité.
Certes, les charges scolaires constituent généralement un casse-tête chinois pour bon nombre de parents d’élèves. Elles le sont encore plus, lorsque les promoteurs d’établissement scolaire font de la surenchère, en augmentant allègrement les frais de scolarité, au détriment des parents d’élèves, et ceci, en dépit du contexte actuel de crise. Fort heureusement, cette année, le message de la ministre de l’éducation nationale semble bien passé et l’appétit glouton des promoteurs d’écoles privées a été maîtrisé. Pour cause, en ce qui concerne l’année scolaire entamée, les frais de scolarité sont, dans l’ensemble stables.
‹‹ Vu le contexte économique difficile, l’appel que j’ai à lancer est que les écoles pratiquent le patriotisme. Et pourquoi pas la diminution des frais de scolarité ?››, recommande Monsieur Joachim Léon, proviseur au CSP El Maestro.
Quant à Monsieur Ibrahim Maman, proviseur au CSP Al Gozar du Groupe IAT, l’accompagnement dont ont réellement besoin les écoles privées, c’est justement la prise des dispositions idoines pour que cette rentrée scolaire soit effective. Balayant toute inquiétude liée à l’année scolaire qui vient de démarrer, le proviseur du CSP Al Gozar s’est réjoui de l’ordre et de la sérénité qui sont revenus, dans le milieu scolaire au Niger. Car, dit-il, ‹‹ le fait que la section lycée et collège de l’USN ait un bureau unique, s’inscrit dans la dynamique de relever le niveau scolaire ››, ajoutant que la rentrée scolaire qui vient d’être entamée ce lundi doit être « considérée comme un défi que tous les acteurs du monde éducatif se doivent de relever. Cela y va de l’avenir des enfants, les leaders de demain ».
En somme, l’État, les enseignants, les élèves et les parents, chacun en ce qui le concerne, doit jouer sa partition afin de couronner l’année de succès.
Koami Agbetiafa
Niger Inter Hebdo numéro 120 du Mardi 03 octobre 2023