COP 27 à Charm el Cheikh : Discussions pour la mise en œuvre des engagements pris

 

 A l’instar des autres dirigeants du monde, le président du Niger, Mohamed Bazoum, prend part du 6 au 9 novembre 2022, à la session inaugurale de la 27ème Conférence des Nations Unies sur le climat à Charm el Cheikh en Egypte. Après Glasgow en Ecosse en 2021, c’est autour de Charm el Cheikh en Egypte d’accueillir la 27ème Conférence des Nations Unies sur le climat, communément appelé COP27. L’occasion pour le Chef de l’Etat, Mohamed Bazoum, conscient de l’urgence que représentent les impacts des changements climatiques pour l’Afrique, les pays du Sahel en général et le Niger en particulier, de fustiger, comme il l’a fait dans son allocution lors de la COP 26 de Glasgow de 2021, le fait que les pays faiblement émetteurs paient le prix de l’inconséquence et de l’indifférences des pays pollueurs.

En effet, l’Afrique est responsable de seulement 3% des émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie et de 7% des émissions totales. Cependant, le continent est l’une des régions du monde les plus touchées par l’impact des déséquilibres climatiques ayant pour noms sécheresses, inondations, dégradations des terres agricoles, érosion du littoral, entre autres. En outre, les retombées négatives génèrent des pertes chiffrées estimées entre 7 et 15 milliards de dollars. Ces chiffres pourraient atteindre les 50 milliards de dollars d’ici 2030, si aucune action d’urgence n’est entreprise. Les besoins de financement climatique du continent atteignent jusqu’à 1 600 milliards de dollars.

La COP 27 sera aussi l’occasion pour le président de la République de plaider pour la mise en place d’un « Fonds Spécial » pour soutenir les pays du Sahel confrontés au changement climatique et au terrorisme. Deux défis auxquels le Niger, de par sa situation entre le Sahel et le Sahara est confronté. Notre pays reste confronté aux conséquences de l’augmentation de température due à la forte émission de carbone et les conséquences de l’avancée inexorable du désert, voire du risque d’instabilité liée au terrorisme par la destruction du système pastoral et agricole.

Echanges sur les défis environnementaux

 

Aussi, à la veille de la COP 27, à l’initiative du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre la Désertification a organisé un panel de haut niveau sur les changements climatiques dans le but de trouver les voies et moyens de mieux ralentir les effets néfastes du changement climatique particulièrement au Niger. Pour la ministre de l’Environnement et de la Lutte contre la désertification, Mme Garama Saratou Rabiou, ce panel offre l’occasion d’échanger sur les défis environnementaux auxquels notre pays est confrontés, à savoir les changements climatiques, la pauvreté, la perte de la biodiversité, la dégradation des terres. « Tous ces fléaux affectent gravement la survie de plusieurs millions de nos compatriotes, voire leur moyen d’existence ne cesse de se détériorer de façon progressive  d’année en année », a-t-elle déploré. « Cela constitue pour nous un frein au développement durable », a souligné la ministre de l’Environnement.

Faire le diagnostic de l’Accord de Paris

 

De manière générale, la COP 27 sera l’occasion pour les Etats parties à la Convention cadre des Nations Unies sur le climat (CCNUCC), de mesurer les avancées enregistrées pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris de 2015. L’un de ces engagements vise à limiter le réchauffement de la planète bien en deçà de 2°C, de préférence à 1,5°C.

La session de Charm el-Cheikh, la cinquième tenue en Afrique après Marrakech, Nairobi et Durban en Afrique du Sud (respectivement COP 7 et COP 22 en 2001 et 2016, Cop 12 en 2006, COP 17 en 2011), permettra aux Etats parties de la CCNUCC de réitérer leurs engagements pris lors de la COP 26 en faveur d’une action mondiale renforcée en matière d’adaptation aux phénomènes météorologiques extrêmes. Pour rappel, lors de la session de Glasgow, ils se sont engagés à réduire la vulnérabilité, renforcer la résilience et accroitre la capacité des populations à s’adapter aux impacts des changements climatiques.

L’Afrique reste ainsi déterminée à montrer son leadership dans l’action climatique en présentant ses contributions au mouvement mondial de lutte contre le changement climatique, son rôle dans la facilitation et la mobilisation d’actions à grande échelle, sa vision d’un avenir juste et durable pour son peuple et la population mondiale en général.

A noter que la COP 27 marque le 30ème anniversaire de la CCNUCC adoptée pour la première fois en 1992 au Sommet de la Terre à Rio (Brésil). Elle sera aussi l’occasion pour les organisations de la Société civile africaines de faire entendre leurs voix. De même, le genre fait partie de l’ordre du jour de la COP 27 ainsi que la question cruciale du financement de la lutte contre le changement climatique.

Almoustapha Aboubacar