Prévision saisonnière de pluie 2022 : Une saison de pluie humide

Une saison de pluies à caractère globalement excédentaire en termes de cumuls pluviométrie, des séquences sèches globalement normales, un début de saison normal à tendance précoce, une fin tardive à normale de la saison. Tels sont les résultats de la prévision saisonnière de pluie 2022 au Niger, dévoilés par la Direction de la météorologie nationale lors d’un point de presse.

Face à la presse, le Directeur de la météorologie nationale, Katiellou Laouan Gaptia, a expliqué que sur la période Juillet-Août-Septembre (JAS), il est prévu une saison de pluie humide ou excédentaire à tendance normale sur la bande agropastorale du pays avec des quantités de pluies globalement supérieures aux cumuls moyens de la période 1991-2020.

La prévision météorologique est une appréciation qualitative des quantités de pluies cumulées attendues au cours des mois de Juillet-Août-Septembre 2022. En effet, 85% des précipitations sont enregistrées au cours de cette période. Elle ne rend pas compte de la répartition temporelle des précipitations.

S’agissant des dates de début de la saison des pluies 2022, elles seront normales à précoces sur la bande agricole du Niger. La saison ne s’installe pas au même moment dans le pays. A Niamey, il est prévu un démarrage de la saison entre le 5 et le 12 juin.  Quant aux dates de fin de saison, elles seront tardives à normales sur la majeure partie de la zone agricole du pays.

La prévision des paramètres agroclimatiques de la saison d’hivernage 2022 s’est penchée par ailleurs sur les séquences sèches, le début et la fin de la saison. Ainsi, des durées de séquences sèches courtes à normales seront observées en début de saison sur les régions de Maradi, Zinder et Diffa. Par contre, selon la Direction de la météorologie nationale, des séquences normales à longues sont attendues sur l’ouest du pays. Des séquences sèches normales à longues seront observées sur les régions du fleuve vers la fin de la saison. « Ailleurs, c’est des séquences sèches normales à longues qui sont attendues », ajoute la même source.

Au regard du caractère de la saison des pluies 2022, divers risques relatifs aux inondations, aux ennemis des cultures, aux maladies hydriques sont prévus. Pour ce faire, la Direction de la météorologie nationale a tenu à donner des avis et conseils aux producteurs ainsi qu’aux populations nigériennes. Aux autorités et aux ONG, il est recommandé de soutenir le déploiement de techniques climato-intelligentes d’augmentation des rendements des cultures et des fourrages ; d’investir davantage dans les cultures à hauts rendements tolérantes aux conditions humides ; de renforcer les dispositifs d’information, d’encadrement et d’assistance agro-hydro-météorologiques des producteurs, entre autres.

Pour atténuer les risques sur les personnes, les animaux, les cultures et les biens matériels face aux inondations, il est recommandé de suivre de près les seuils d’alerte dans les différents sites à haut risque ; de renforcer la communication des prévisions saisonnières et la sensibilisation des communautés vulnérables ; de prévenir l’occupation anarchique des zones inondables.

Face aux poches de sécheresse éventuelles, prévue en dépit du caractère globalement humide attendu pour la saison des pluies 2022, il est recommandé aux acteurs locaux de l’agriculture, de l’élevage et ceux de la protection des végétaux d’y veiller. Pour réduire le risque de maladies liées à l’eau, il est fortement recommandé de sensibiliser sur les maladies climato-sensibles, de vacciner les populations et les animaux, d’encourager l’utilisation de moustiquaires ; et de prévoir des stocks des médicaments dans les zones difficiles d’accès.

Notons que les résultats des prévisions climatiques saisonnières des pluies font l’objet d’un consensus autour des produits des modèles de prévision, des observations sur l’état des océans et des connaissances actuelles du climat de la sous-région. Il faut dire que les océans influencent le comportement des saisons où cette année « nous allons assister à un refroidissement de l’océan Pacifique », a expliqué le Directeur général de la météorologie nationale.

Almoustapha Aboubacar