La vie nous enseigne des vérités qui se révèlent au fil du temps comme des vérités immuables. C’est ainsi qu’on nous enseigne que l’excès de tout est nuisible ou encore « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ». Dans ce dernier cas, il s’agit de nous alerter sur le fait qu’il n’existe pas de liberté absolue, c’est-à-dire la liberté de tout faire. Il faut une régulation des libertés pour que chacun puisse jouir de sa liberté. C’est un principe intangible de vie en communauté. Sans ce principe, par exemple, la démocratie aura perdu de son sens.
Au regard de ce qu’on observe, à travers les réseaux sociaux, il y a lieu de se demander si certains ont pleine conscience que la liberté d’expression n’est pas un fourre-tout ; la liberté est aussi encadrée par la loi. Et lorsque des écarts viennent de certains activistes qui ont pignon sur rue, il y a vraiment de quoi s’inquiéter sur notre vivre-ensemble.
On le sait, la démesure, l’excès, la quête du buzz sont la tasse de thé des populistes. Il faut le dire tout net : le spectacle auquel Sieur Abdoulaye Anawar, pour ne pas le nommer, a servi sur la toile donne à redire à plus d’un citoyen. Pour rappel, ce jeune frondeur dit avoir surpris « une dame bien habillée dans cette jolie voiture en train de manger des arachides, ouvrit sa vitre et laissa tomber tous les résidus sur le goudron qui eut à être nettoyer par d’autres femmes la veille » (sic).
Non content d’avoir engagé une course poursuite contre la dame, il a également publié la photo de son véhicule sur Facebook avec le numéro de sa plaque d’immatriculation bien identifiable. La dame a finalement porté plainte et l’activiste se trouve aujourd’hui derrière les barreaux.
Très motivé par ses amis virtuels, il aurait proféré un outrage à magistrat, apprend-on. Il est regrettable que cela puisse se traduire par l’emprisonnement dudit activiste. Même si on peut admettre la motivation citoyenne que recouvre son acte, on peut, par contre, déplorer qu’il ait délibérément choisi de jouer à la fois le rôle du policier et du juge. En procédant de la sorte, le promoteur de Wangari web TV a exagéré en bousculant les règles élémentaires de la vie en société. Rationnellement, personne ne devrait protéger des individus qui voudraient remettre en cause les règles élémentaires du vivre ensemble.
Pour notre part, nous souhaitons simplement une juste et équitable application de la loi à tous ceux qui posent des actes qui sont de nature à remettre en cause les fondements du vivre ensemble ou à marcher sur les lois qui régissent la communauté. L’auteur de ce trait d’esprit a bien raison : « Il faut enseigner à certaines personnes la différence entre la liberté, l’ouverture d’esprit, et être mal élevé ». Simple avis.
EMS
Niger Inter Hebdo N°83 du mardi 11 octobre 2022