La Cour de justice de la CEEDEAO a mis au 31 mai prochain, son délibéré dans le contentieux électoral qui oppose Mahamane Ousmane à l‘Etat du Niger. Devant la justice communautaire, le candidat malheureux au second tour de la présidentielle du 21 février 2021est allé se plaindre de « discrimination » dont il aurait été victime et de « violations de ses droits par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Cour Constitutionnelle lors du scrutin présidentiel passé », expliquait son avocat Me Lirwana Abdourahamane.
« Une quarantaine de pièces à conviction dont des procès-verbaux de plus de cinq mille bureaux de vote a été déposée auprès de l’auguste Cour comme moyens de preuves », a-t-il indiqué.
Par cette requête déposée le 21 juin 2021 devant la Cour de justice de la CEDEAO, bon nombre de militants de l’opposition, particulièrement ceux du RDR Tchanji, le parti de Mahamane Ousmane, pensent que le verdict attendu le 31 mai prochain mettra surtout l’accent sur l’organisation et la tenue du scrutin présidentiel du 21 février 2021 au Niger.
Certains vont jusqu’à espérer de la Cour, une remise en cause des résultats globaux définitifs du second tour de la présidentielle du 21 février dernier, validés par la Cour constitutionnelle qui est la plus haute juridiction nigérienne compétente en matière électorale. En cette matière, la Cour de justice de la CEDEAO n’a aucune compétence pour apprécier l’organisation ou la tenue d’un scrutin électoral dans un pays membre.
Pour le cas d’espèce, elle a été saisie par Mahamane Ousmane via son avocat Me Lirwana Abdourahamane pour se prononcer sur « la discrimination dont il dit être victime lors du scrutin du second tour de la présidentielle du 21 février 2021 et sur des situations qu’il considère comme étant la violation de ses droits par la CENI et la Cour constitutionnelle. C’est dire que la Cour de justice de la CEDEAO n’est compétente, comme en atteste l’article 9.4 du Protocole de 2005 que pour: « connaitre des cas de violation des droits de l’homme dans tout Etat membre ».
Mais pour faire diversion et induire leurs propres militants en erreur, juste pour les faire rêver et espérer d’eux un soutien permanent, Mahamane Ousmane et son avocat Me Lirwana Abdourahamane les tiennent un langage totalement en déphasage avec la réalité des choses. Ils continuent à les induire en erreur à travers une communication totalement mensongère qui est faite autour de ce prétendu contentieux électoral.
A chaque fois que ces derniers ont l’occasion de se prononcer sur ce sujet, ils laissent croire à leurs supporters que la décision attendue de la Cour, quelque soit sa nature, impactera les résultats du second tour de la présidentielle passée, poussant l’outrecuidance jusqu’à leur faire croire que la Cour reconnaitra « la victoire » de leur candidat.
« On a mis des preuves factuelles, irréfutables dans lesquelles nous savons que la Cour trouvera beaucoup de points où il y a eu discrimination et violations des droits et elle va condamner. Et c’est cela qui va constituer la voie des faits en démocratie et qui va constituer une pédagogie pour l’Afrique », se réjouit déjà Me Lirwana.
Dans les faits, ce contentieux électoral porté devant la Cour de justice de la CEEAO n’est rien que de la diversion pour amuser la galerie. Au fond, Mahamane Ousmane tout comme son conseil d’avocat en savent pertinemment que leur action devant la justice communautaire n’aura aucun impact sur le processus électoral passé. Ils sont dans un rêve. Et très bientôt, ils reviendront à la raison pour affronter la réalité en face.
Oumar Issoufa
Niger Inter Hebdo N°54 du mardi 08 février 2022