Une vingtaine d’acteurs politiques dont certains se réclamant de « la société civile » alors qu’ils sont foncièrement politiciens, ont rendu public le dimanche 28 juin dernier à Niamey, une déclaration qu’ils ont pompeusement appelée « Appel citoyen ».
Dans cet Appel revêtu du sceau politique, les signataires se sont livrés à une analyse surréaliste de la situation sociopolitique nationale, accusant le régime actuel d’avoir perverti « les valeurs essentielles de la République ».
Selon eux, le Niger est présentement « menacé dans son unité et sa cohésion, laborieusement préservées pendant des décennies, mais qui aujourd’hui, sont sérieusement mises à rude épreuve par une gouvernance marquée par le déni des valeurs essentielles de la République et les violations caractérisées des droits et libertés ».
Une analyse alambiquée dans la mesure où les communautés ethnolinguistiques nigériennes vivent en symbiose depuis la nuit des temps et travaillent en permanence avec les pouvoirs publics pour consolider l’unité nationale et la cohésion sociale.
Sur cette question de l’unité et la cohésion entre toutes les filles et fils du Niger, nombreux sont les concitoyens qui se demandent si les signataires de cet Appel dit « citoyen » avaient réellement leurs têtes sur les épaules au moment où ils rédigeaient leur « état d’âme » ? Vivent-ils au Niger pour ne pas voir et constater d’eux-mêmes que les nigériens vivent en harmonie ? Tout laisse à croire que leur analyse de la situation sociopolitique nationale n’est pas destinée aux nigériens, mais plutôt à une cible bien précise.
Ainsi, guidés par un souci de ternir l’image du pays et des autorités aux commandex du Niger, les signataires de cette « déclaration » dont certains (bien connus des nigériens), se chevauchant entre les organisations de la société civile et les partis politiques dans lesquels ils occupent des postes de responsabilité, vont jusqu’à prêter une intention malveillante au régime en place qu’ils accusent de vouloir torpiller le processus électoral en cours pour se maintenir au pouvoir.
En collant une telle intention aux autorités en place (s’assurer avant même la tenue des prochaines élections), « une victoire certaine », l’objectif que les signataires de cette « déclaration » cherchent certainement à atteindre, est d’heurter la cohésion des nigériens, de les opposer sur des questions politiques qui ont pourtant fait, pour la plupart, l’objet du consensus au sein de la classe politique, à travers le CNDP.
Dans leur « Appel citoyen », les signataires, agissant en véritables acteurs politiques, se sont même donnés le plaisir de discréditer le processus électoral en qualifiant la CENI de « partisane », la Cour constitutionnelle de « partiale », un fichier électoral biométrique qu’ils disent « bâclé » et un fichier électoral qu’ils estiment « non consensuel », faisant ainsi siens les réprimandes de l’opposition comme s’ils poursuivent les mêmes objectifs.
En fin, pour couronner leur « analyse », les signataires de cet « Appel citoyen » vont étaler tout un chapelet de revendications politiques, dévoilant ainsi leur vrai visage qui n’est autre que celui des politiciens désabusés en quête de virginité, totalement perdus dans les nuages de l’illusion.
Oumar Issoufa