Deux des plus grands médias américains, l’Associated Press (AP) et le Time Magazine sont ces derniers temps sur la sellette après avoir publié des fausses informations sur le brûlant dossier de l’immigration. Les journalistes de ces deux médias sont en effet accusés par leurs collègues et l’opinion publique américaine d’induire le public en erreur à travers de faux reportages, enquêtes et autres analyses.
La semaine dernière, Associated Press a publié un rapport explosif sur un procès intenté par de nombreux enfants d’immigrants qui auraient été détenus dans un centre de détention en Virginie et soumis à des sévices brutaux, notamment en étant battus alors qu’ils étaient menottés et enfermés pendant de longues périodes. Mis à l’isolement, nus, ils auraient aussi été enfermés dans des cellules de béton. Non seulement ces allégations étaient sorties leur contexte, mais cet article insinuait aussi que ces abus se sont produits uniquement sous l’administration Trump. Or la plupart de ces violations de droits de l’Homme avaient eu lieu sous l’administration Obama. L’agence de presse Associated Press a dû apporter des plusieurs rectificatifs à son article en ligne, mais le mal est déjà fait.
“Soit honnête. Dit la vérité. Ne mens pas. Ne triche pas »
Pour sa part, le Time Magazine avait publié à sa Une (Welcome to America, Bienvenue aux Etats-Unis), une photo de Donald Trump et d’un petit salvadorien en larmes, indiquant que cet enfant avait été séparé de sa famille dans le cadre de la politique tant décriée de “ Tolérance Zéro” du président américain. Mais cette célèbre photo qui fait le tour est un pur montage car l’enfant en question n’a jamais été séparé de ses parents. AP a dû publier des excuses publiques à ses lecteurs. Mais là aussi, le mal est déjà fait et les conséquences irréparables pour la maison blanche.
Du coup, la crédibilité des médias américains (accusés dès le départ par le président Donald Trump de distiller des fausses nouvelles) prend un sérieux coup. De nombreux commentaires estiment que la période des bévues et du journalisme facile est mal choisie.
“Les médias doivent faire mieux que cela. Notre moment politique actuel a besoin d’une industrie journalistique forte et professionnelle, et non pas d’une tactique bon marché, malhonnête et destinée à calomnier le président. Ceci est particulièrement crucial quand on se souvient que Trump lui-même a manifesté sa volonté de museler les journalistes: En campagne électorale, il a exprimé le désir d’utiliser les lois sur la diffamation pour taire tous ceux qui le critiquent” explique Daniel Payne, rédacteur en chef adjoint de « The College Fix » et blogueur à TrialoftheCentury.net
“Soit honnête. Dit la vérité. Ne mens pas. Ne triche pas. Ce sont des règles que tout journaliste devrait suivre. Nous ne devrions pas penser que nous avons le luxe du journalisme slapdash. C’est mauvais pour l’industrie et finalement mauvais pour le pays” conseille-t-il dans une tribune libre à USA TODAY.
En diffusant des fausses nouvelles, la presse américaine prête le flanc au chef de la maison blanche qui n’a jamais eu une quelconque sympathie pour les médias. Les relations entre les deux parties risquent donc de se détériorer dans les prochaines semaines au grand dam du public américain qui a besoin de connaître la vérité aussi bien sur les questions importantes que les questions controversées comme celle de l’immigration.
Maaroupi Elhadji Sani