En marge de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, une rencontre régionale des associations nationales sous l’égide de la fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest ainsi que plusieurs pays Africains dont certains font face à des menaces graves de la liberté de la presse est menacée tels la République Démocratique du Congo, l’Ethiopie, l’Ouganda. L’exercice a donné lieu aux associations nationales dont l’Observatoire Nigérien Indépendant des Médias pour l’Ethique et la Déontologie(ONIMED) de passer en revue les défis de la liberté de la presse et d’expression et ceux du développement des entreprises de presse.
Plusieurs organisations internationales ont pris part à cette journée pour partager leurs expériences et échanger sur les pistes de solutions aux défis persistants qui bloquent l’effectivité de la liberté de la presse et freinent le développement des médias dans l’espace ouest Africain et en Afrique en général. Etaient présents, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’opinion et d’expression DAVID Kaye, la Société Ouverte sur le Journalisme (une ONG Britannique), le Pr Kari Kari fondateur de la fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest, le responsable de l’International Média Support(IMS), le représentant du Centre International d’assistance aux médias(CIMA).
Plusieurs exposés et discussions ont été faits sur le contexte régional de la liberté de la presse ; la promotion de relation entre police et médias sur la sureté des journalistes : cas de l’étude réalisée au Ghana et au Liberia par International Media Support. Des réflexions ont été menées sur les défis posés par la montée des activités extrémistes, le développement des médias, le renforcement de la collaboration régionale pour un plaidoyer effectif.
La question de la liberté de la presse et développement des médias au plan international
Ces discussions ont été complétées lors de la plénière sur le thème « Média sous le feu des projecteurs : quels challenges pour la liberté de la presse 27 ans après la Déclaration de Windhoek ? ». Conduites par d’imminentes personnalités du monde médiatique, des Universitaires et des praticiens de terrain, les discussions ont tenté de mettre en évidence les nouveaux défis de la liberté de la presse. Ses défis majeurs portent selon le patron de la chaine ALJAZIRA Moustafa S, sur le modèle d’affaire d’aujourd’hui qui rend le travail de journaliste très difficile. Il est fondamental d’améliorer le salaire des journalistes ainsi que leur formation. Parlant du travail de journaliste au moyen orient, le patron de la chaine ALJAZIRA s’offusque de la situation du journaliste dans cette partie du monde où selon lui, la presse s’assimile à un simple outil de propagande. S’agissant de la question qui est journaliste et qui ne l’est pas, le professeur Kari Kari tranche sans ambages. Il faut faire confiance à la presse conventionnelle qui cherche et diffuse les informations. Cependant, la presse conventionnelle à des problèmes : les politiques qui s’approprient les ondes. Aussi, avec les réseaux sociaux, la presse conventionnelle a des sérieux défis.
L’obstacle majeur dira le professeur Kari Kari fondateur de Média fondation in Africa, est politique. Il se traduit par la mainmise du politique sur les ondes des médias. Les dirigeants africains refusent d’engager véritablement les reformes de manière complète comme c’est le cas au Ghana où la loi sur l’accès à l’information tarde à voir le jour. Aussi, dans les pays où elle est adoptée, elle souffre de son application du fait du politique.
S’agissant du développement des médias, pour le PDG de la chaine ALJAZIRA et le responsable du journal américain New York TIMES la solution passe par la diversification des sources de revenus des médias, surtout avec la menace des réseaux sociaux qui raflent le marché publicitaire. Pour faire avancer la situation du journalisme, il est impératif de mettre en adéquation la liberté de la presse, la liberté d’expression et le droit à l’information. Ce qui peut contribuer à la démocratie et aux objectifs de Développement Durables (ODD) dans les pays.
Mamane Abdou Jaharou