Le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), Chef de l’Etat a sacrifié à la tradition de s’adresser à la nation, le 17 décembre dernier, veille de la célébration du 66ème anniversaire de la proclamation de la République du Niger.
De cette sortie solennelle, la première sortie d’un haut officiel de la transition AES depuis la conférence des Chefs d’Etats de la CEDEAO, les nigériens attendaient beaucoup. Hélas ! Ils peuvent continuer à attendre…et la majorité est restée sur sa faim. Non pas que le général n’ait pu expliquer la raison de la sortie, ou rappeler le contexte sécuritaire actuel ainsi que le repositionnement géostratégique de notre pays. Mais AbdourahamaneTiani n’a rien dit de ce qui préoccupe l’essentiel de ses concitoyens : le quotidien marqué par une tension économique forte.
L’accessibilité des produits de consommation, la relance économique, la reprise des échanges commerciaux (qui nourrissent bien des nigériens) ou encore une feuille de route pour la transition ou à tout le moins, une esquisse. Le Général est demeuré aussi muet sur ces sujets. Tout au long de son adresse à la nation à la télévision nationale, le Chef de l’Etat est resté placide, à la limite insensible à ces préoccupations.
Les citoyens étaient en droit d’attendre les réponses du Général sur de telles questions qui sont leurs préoccupations. N’est-ce pas cela l’objectif de cette sortie médiatique ? Ils s’y attendaient et étaient en droit de l’exiger car il s’agit d’une promesse faite par le Chef de l’Etat lui-même au cours de son précédent entretien avec la télévision nationale. Régler la question de la cherté de la vie, celle des relations avec les pays voisins avec la sortie de la CEDEAO et avancer aux côtés du peuple en restant à son écoute, sont deux des promesses faites et qui ont contribué largement à convaincre les citoyens à placer leur confiance au Chef de l’Etat.
En outre, après plus de 15 mois au pouvoir, l’opinion commence à se lasser de l’absence de calendrier de transition ou même la mise en place des institutions de celles-ci, prévues par l’ordonnance organisant les pouvoirs publics durant la transition, signée par le président du CNSP, Chef de l’Etat.
Volontaire ou omission, ce silence du Général Abdourahamane Tiani sur des questions aussi pressantes laisse perplexe les nigériens privés de toute visibilité sur leur avenir et celui de leur nation après plus d’une année de sacrifices. De sacrifices qui ont mis à mal l’économie des ménages qui sont pour beaucoup au bout du rouleau.
Oumou Gado