Redynamisation de l’économie chinoise : Des mesures fortes au profit de tout le monde !

C’est une date qui marque un tournant et une très nette accélération des flux de biens et de capitaux entre la Chine et le monde extérieur. De 2000 à 2020, la Chine est le pays dont le PIB par habitant a connu la plus forte croissance, bondissant de 78 % en vingt ans selon les données Banque mondiale en 2021. Le Politburo (Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois) à la tête de l’Etat chinois, a esquissé en septembre dernier une série de mesures à venir, pour relancer la croissance et la consommation dans le pays. Une annonce, faite quelques jours après celle de la Banque centrale chinoise. Ces mesures visent à atteindre l’objectif de croissance d’environ 5% cette année.

Le 24 septembre 2024, en affirmant vouloir déployer les « dépenses budgétaires nécessaires » pour atteindre l’objectif de croissance économique d’environ 5% cette année, Pékin projette notamment d’injecter jusqu’à 1.000 milliards de yuans (128 milliards d’euros) dans ses banques d’Etat pour accroître les liquidités dans son système financier, selon Bloomberg. Le taux des crédits immobiliers déjà en cours sera aligné sur celui des nouveaux prêts, soit une baisse de 0,5 point en moyenne, réduisant ainsi le coût des remboursements de 150 milliards de yuans par an. Cette politique profitera à 50 millions de foyers, soit 150 millions de personnes, a fait valoir Pan Gongsheng. Cela aidera la consommation et l’investissement.

“La Chine a enregistré une croissance de 5,3% au cours du premier trimestre, une performance surprenante pour les observateurs extérieurs, qui dépasse même les attentes des grandes banques d’investissement. Certains commencent à revoir à la hausse leurs prévisions, ce qui souligne clairement que, tout en poursuivant ses transformations en cours, l’économie chinoise continue de croître”, a fait observé la Revueconflits.com.  Selon la même revue, le 16 avril, le Bureau national des statistiques de la Chine a dévoilé ses données de croissance, surprenant les observateurs extérieurs avec un PIB en hausse de 5,3 % pour le premier trimestre. Cette performance dépasse les attentes pessimistes du monde extérieur, surpassant même les prévisions des grandes banques d’investissement comme Goldman Sachs et Morgan Stanley, ainsi que celles des analystes interrogés par les agences Reuters et Bloomberg.

C’est ainsi que Certaines institutions financières ont rapidement révisé à la hausse leurs prévisions de croissance annuelle pour l’économie chinoise. Les économistes d’ANZ prévoient désormais une croissance de 4,9 % pour cette année, comparé à leur prévision précédente de 4,2 %, tandis que ceux de DBS Bank ont augmenté leurs perspectives pour 2024 de 4,5 % à 5 %. Société Générale a également relevé sa prévision de croissance pour 2024, passant de 4,7 % à 5 %, tandis que Deutsche Bank anticipe désormais une croissance de 5,2 %, soit un demi-point de pourcentage de plus que leur précédente prévision.

Pour soutenir sa croissance, la Chine a investi massivement dans son secteur manufacturier, notamment en construisant de nouvelles usines qui ont boosté les ventes mondiales de panneaux solaires, de voitures électriques, de batteries et d’autres produits.

Depuis 2019, le ralentissement de la croissance en Chine a conduit les observateurs à affirmer que le pays avait déjà atteint son apogée en tant que puissance économique. Cependant, dans son récent article intitulé La Chine se développe encore (China Is Still Rising), publié dans la Revue Foreign Affairs, l’économiste américain de renom Nicholas Lardy estime que cette vision témoigne d’une compréhension insuffisante de la résilience de la Chine.

Il est indéniable que la Chine est confrontée à d’énormes défis. En même temps, il convient de rappeler que la Chine a surmonté des défis bien plus importants par le passé lorsqu’elle a entamé ses réformes et son ouverture.

Nicholas Lardy est convaincu que la Chine continuerait de croître à un rythme deux fois plus rapide que les États-Unis à l’avenir. Il prédit que la Chine contribuerait, à hauteur d’un tiers, à la croissance économique mondiale, tout en étendant son influence, principalement en Asie. La solide performance du premier trimestre confirme cette tendance.

Il va sans dire que les récentes mesures économiques annoncées par la Chine témoignent d’une volonté politique claire des autorités chinoises de dynamiser son marché financier. Ces initiatives devraient non seulement relancer l’économie nationale, mais également donner un véritable coup de pouce à l’économie et aux marchés financiers mondiaux.

Le « grand paquet » dévoilé le 24 septembre été marqués par l’annonce conjointe de la Banque populaire de Chine, de l’Administration nationale de supervision financière et de la Commission chinoise de régulation des marchés financiers.

Ce « grand paquet » de mesures inclut la réduction des réserves obligatoires, la baisse des taux d’intérêt, l’ajustement à la baisse des taux d’intérêt sur les prêts hypothécaires existants, ainsi que la création de nouveaux instruments monétaires pour soutenir le marché boursier et favoriser le développement de l’économie de haute qualité.

Un exemple frappant de cette innovation est la création de prêts dédiés au rachat d’actions. Cela permet aux entreprises de renforcer leur propre valeur boursière en facilitant leur accès à des fonds importants.

Abdoul Aziz Moussa