Doses de vaccin contre la grippe, 12 novembre 2015, New York © Patrick Sison/AP/SIPA

LA MENINGITE : Une maladie qui nuit gravement en cette période d’extrême chaleur

La méningite est une inflammation des méninges (fines membranes entourant le cerveau et la moelle épinière) et du liquide céphalorachidien (LCR). Elle est le plus souvent causée par une infection. La méningite peut être causée par une multitude d’agents infectieux, surtout des virus et des bactéries. Ces micro-organismes sont responsables de deux grandes entités ayant des manifestations cliniques, des traitements  et des pronostics bien distincts, soit la méningite virale ou la méningite bactérienne.         

L’infection du liquide céphalorachidien peut être due à un virus, une bactérie ou un champion. Les méningites d’origine bactériennes peuvent être graves et les espèces responsables de méningites aiguës sont variables selon l’âge. L’habitat naturel des espèces bactériennes le plus souvent mis en cause dans les méningites aiguës (H. inluenzae, N . méningitidis et S. pneumoniae) est le rhinpharynx de l’homme. Après une infection locale respiratoire ou ORL (angine, otite, sinusite, etc.), les bactéries peuvent se retrouver dans le sang et éventuellement franchir la barrière hémato-méningée pour infecter le liquide cephalo-rachidien, ce qui entraine un œdème et une inflammation méningée. Les méningites d’origine fongique sont moins fréquentes mais très sévères.  Le principale champignon à l’origine de méningites est le cryptococcusneoformans dont le réservoir est constitué par les fientes de pigeons. Cette levure est responsable d’infection opportuniste en particulier chez les patients atteints du Sida. D’autres champions peuvent être à l’origine de méningites aussi.

Les bactéries de la méningite se transmettent par gouttelettes et par sécrétions respiratoires et pharyngées. Elles vont se trouver dans la gorge et le nez de la personne infectée. La transmission de la maladie entre individus nécessite un contact proche et prolongé. Autres bactéries pouvant provoquer une méningite, les streptocoques du groupe B, souvent présents au niveau de l’organe génital féminin. Ils peuvent être transmis de la mère à l’enfant lors de l’accouchement.

Les symptômes et diagnostiques de la maladie

La méningite à méningocoque survient généralement dans la première enfance (maximum d’incidence chez les moins d’un an) et chez l’adolescent et l’adulte jeune (entre 16 et 24 ans). L’incubation dure généralement 3 à 4 jours mais peut être  prolongée jusqu’à une dizaine de jours. La méningite associe un syndrome infectieux (fièvre, maux de tête violents, vomissements) et un syndrome méningé (raideur de la nuque, léthargie, trouble de la conscience, voire coma). Chez le nouveau-né et le nourrisson, ces symptômes sont moins marqués : l’accès brutal de fièvre est parfois accompagné de convulsions ou vomissements. L’apparition de taches hémorragiques sous la peau (purpura), s’étendant progressivement (purpura extensif), est un critère de gravité de l’infection et une menace de choc septique, imposant le traitement antibiotique et l’hospitalisation d’urgence.

Les complications les plus fréquentes de la méningite cérébro-spinale sont des atteintes neurologiques, en particulier la surdité. Lorsque les bactéries infectent le sang, les extrémités du corps peuvent devenir froides, des douleurs musculaires et articulaires peuvent apparaitre et la respiration peut être accélérée. Les nouveaux peuvent avoir des symptômes différents comme une difficulté à s’alimenter, une activité réduite, une inconsolabilité et un bombement de la fontanelle (l’espace membraneux séparant les différents os du crane).

En ce qui concerne les méningites d’origine virale, elles sont généralement bénignes chez les patients ne souffrant pas d’un déficit immunitaire. Quant au diagnostic, après examen clinique, une ponction lombaire (prélèvement de liquide céphalo-rachidien) est réalisée. Elle est complétée par une analyse des bactéries présentes dans le sang.

Traitement de la maladie

La  gravité et le risque d’évolution rapide des infections à méningocoques imposent la mise en place d’un traitement antibiotique le plus rapidement possible. Le traitement s’effectue par voie intraveineuse et est poursuivi habituellement pendant 4 à 7 jours. Dans les pays industrialisés, on utilise en première intention les céphalosporines de troisième génération (cefotaxime, ceftriaxone). La surveillance de la résistance aux antibiotiques est donc primordiale car elle serait dramatique pour la lutte contre les épidémies qui surviennent dans ce que l’on appelle la « ceinture de la méningite », qui est la région d’Afrique sub-saharienne, allant du Sénégal à l’Ethiopie, particulièrement affectée par la méningite au méningocoque.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Niger est situé en grande partie dans la ceinture africaine de la méningite avec des épidémies récurrentes chaque année. Entre le 1er Janvier et le 14 mai 2023, le Niger a connu une flambée de l’épidémie jusqu’à 1 810 cas dont 112 décès. Zinder est la région la plus touchée avec 1 430 cas. Depuis mars 2024, un foyer de méningite a été déclaré dans la région de Dosso. Selon la Direction régionale de la Santé publique, le 1er cas a été enregistré au centre de santé intégré d’Ouma du village de Banizoumbou. A la date du 26 mars, sur les 15 cas, 10 décès sont déjà enregistrés dont la plupart des enfants du préscolaire. Et au 2 avril, 40 nouveaux cas ont été enregistrés, mais seulement, une vingtaine de patients est hospitalisée, selon la même source.

Ibrahima Oumarou Galadima