Sécurité : le Niger rompe sa coopération militaire avec les USA

C’est par un communiqué lu à la télévision d’Etat (RTN), le samedi 16 mars dernier par le Porte parole du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Colonel Amadou Abdramane, que l’annonce de rupture de coopération militaire entre le Niger et les USA a été faite.

« Prenant en compte les aspirations et les intérêts de son peuple, le gouvernement nigérien a décidé en toute responsabilité, de dénoncer avec effet immédiat, l’accord relatif au statut du personnel militaire des Etats-Unis et des employés civils du département américain de la défense sur le territoire du Niger », a expliqué le Porte parole du CNSP, affirmant que « cette présence américaine au Niger depuis 2012 est illégale ».

Mieux, précise le communiqué, « cet accord injuste qui a été imposé unilatéralement par les Etats-Unis au peuple nigérien, juste par une simple note verbale, viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques ».

A noter que la dénonciation de ces accords avec les américains intervient à moins de 48 heures de l’échec de 3 jours de pourparlers entre les autorités nigériennes de transition autour du Premier ministre Ali Lamine Zeine et une délégation américaine, composée entre autres, de la secrétaire d’Etat-adjointe aux affaires africaines, Mme Molly Phee et du Général Michael Langley, le chef du commandement américain en Afrique. Pendant tout son séjour à Niamey, cette délégation américaine n’a pas pu rencontrer le Chef de l’Etat, le Général Abdrahamane Tiani.

Pour le Porte parole du CNSP, « l’arrivée de cette délégation américaine n’a pas respecté les usages diplomatiques », indiquant que c’est de façon « unilatérale » que Niamey a été informée de la date de sa venue ainsi que sa composition et son programme de rencontres. C’est donc par courtoisie que « le Niger a accepté de recevoir et de discuter avec cette délégation », a déclaré le Colonel Amadou Abdramane.

Les discussions entre les deux délégations ont surtout porté sur : la durée de la transition en vue d’un retour rapide à la démocratie, mais aussi sur les partenariats que le Niger aura à signer avec certains pays. « Le Niger regrette l’intention de la délégation américaine de refuser au peuple nigérien souverain le droit de choisir ses partenaires et les modèles de partenariats qu’il souhaiterait pour mieux lutter contre le terrorisme », fustige le communiqué du CNSP.

Par cette nouvelle passe d’armes entre Niamey et Washington qui intervient trois mois seulement après le « départ de dernier soldat français du territoire nigérien », c’est maintenant le tour aux américains de se préparer à quitter le territoire nigérien dans les semaines ou mois à venir.

Oumar Issoufa