Le Gouvernement de transition va alléger les conditions de constitution des groupes d’agences de convoyage des pèlerins et rabaisser le montant hadj à verser au titre de garantie. Un projet de décret a été adopté à cet effet lors du Conseil des ministres du 2 mars dernier, au titre du Cabinet du Premier ministre.
« Le Conseil des Ministres a adopté le Projet de décret modifiant et complétant le décret n° 2013-196/PRN/PM du 31 mai 2013, fixant les conditions d’Organisation du Hadj et de la Oumra aux lieux saints de l’Islam », indiquent les conclusions du Conseil des Ministres. Le présent projet de décret, explique la même source, « vise à alléger les conditions de constitution des groupes d’agences de convoyage des pèlerins et à rabaisser le montant à verser au titre de garantie ».
Les agences de pèlerinage en Arabie saoudite peuvent en effet se constituer en groupe d’agences de convoyage pour convoyer les pèlerins. Pour ce faire, elles doivent totaliser un total de 1000 pèlerins. Le Gouvernement vient ainsi d’apporter une modification à ce sujet. « Le groupe d’agences de convoyage de pèlerins qui peut être composé d’une ou de plusieurs agences est constitué à partir de 400 pèlerins inscrits au lieu de 1000 pèlerins, prévus par le décret actuellement en vigueur », indique le projet de décret.
La modification vise également la garantie que les groupes d’agences sont appelés à déposer. Le montant de la caution, initialement prévue par groupe d’agences, sera désormais garanti par pèlerins. « Le montant de la garantie est fixé à 25 000 F CFA par pèlerin au lieu de 200 millions de FCFA par groupe d’agences, actuellement en vigueur. Cette caution est exclusivement à la charge du chef de groupe d’agences », indiquent les conclusions du Conseil des Ministres.
Pour rappel, l’organisation du Hadj et de la Oumra était jusqu’à un passé récent assuré par le Gouvernement à travers le Ministère de l’intérieur. A partir de 2013, les autorités nigériennes ont mis en place le Commissariat à l’organisation du Hadj et de la Oumra (COHO) pour mettre fin au chaos qui régnait dans l’organisation du cinquième pilier de l’islam, notamment le transport des pèlerins. Cette activité très rentable, à en juger par le nombre d’agences de pèlerinage, est devenue une source de désagrément pour les candidats au pèlerinage dont le nombre croit d’année en année. Si les candidats ne sont pas laissés sur les carreaux au départ, ils sont délaissés après avoir accomplis les rites en Arabie saoudite.
L’avènement du COHO qui a permis de doter les agences de pèlerinage d’une charte pour réglementer leur activité a permis aussi de solutionner une partie du calvaire des pèlerins. Mais le problème persiste, notamment dans le volet transport. Tout récemment encore, plus d’une centaine de candidats au pèlerinage n’ont pas pu accomplir les rites du grand pèlerinage alors qu’ils avaient régulièrement payé leur facture aux agences de voyage. La décision ainsi prise par le Gouvernement permettra sans doute d’alléger les tâches aux agences de pèlerinage. Il est aussi important d’alléger les tâches aux candidats au Hadj dont le prix fixé cette année pour accomplir ce devoir religieux, tous services compris, est fixé à 3 250 822 FCFA contre 3 258 733 FCFA l’année dernière.
Almoustapha Aboubacar