Sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par les nouvelles autorités du pays, quelques jours seulement après le renversement du régime Bazoum, l’ancien ministre d’Etat en charge de l’Energie dans le Gouvernement déchu, Ibrahim Yacouba, est depuis le 5 janvier dernier, pensionnaire de la Maison d’arrêt de Niamey. Il a été interpellé aussitôt atterrit à l’aéroport International Diori Hamani de Niamey par la brigade de recherche de la gendarmerie après 5 mois d’exil à l’étranger. L’ancien ministre d’Etat a d’abord été gardé un petit temps par la gendarmerie avant d’être présenté à un juge en charge du dossier qui l’a déposé à la Maison d’arrêt de Niamey.
Ibrahim Yacouba fait partie d’une liste des anciens dignitaires du régime déchu qui ont choisi l’exil après les événements du 26 juillet dernier. Bon nombre d’entre eux réclamaient en ces temps, le rétablissement de l’ancien président dans ses fonctions au même moment que la CEDEAO menaçait d’intervenir militairement pour déloger les militaires ayant pris le pouvoir, libérer le président déchu et le rétablir dans ses fonctions présidentielles.
Ibrahim Yacouba avait beaucoup milité à travers des prises de position sur le Net en faveur d’un retour rapide à l’ordre constitutionnellement normal et la libération immédiate du président renversé, Mohamed Bazoum.
De l’extérieur du pays, où il séjournait au moment des événements du 26 juillet 2023, l’ancien ministre d’Etat en charge de l’Energie et des Energies renouvelables avait appelé la CEDEAO, l’Union africaine (UA) et certains partenaires du Niger, « à tout mettre en œuvre pour obtenir la libération sans délai du président Bazoum et de sa famille, puis son rétablissement dans son mandat du Président de la République ». Des appels que les nouvelles autorités militaires et tous qui soutiennent le renversement du régime Bazoum ont considéré comme un « soutien à l’intervention militaire contre le CNSP ».
Pour la majorité des anciens dignitaires en fuite, à la suite des événements du 26 juillet dernier, ils sont visés par un mandat d’arrêt et poursuivis pour « trahison, complot et atteinte à la sureté de l’Etat ». Leurs passeports diplomatiques ont été annulés ainsi que d’autres documents de voyage, ce qui a contraint la majorité d’entre eux à se retrouver en situation d’exil.
Parmi eux, seul l’ancien ministre d’Etat, Ibrahim Yacouba a décidé de revenir au pays, sachant pertinemment qu’il sera mis aux arrêts. En attendant qu’il soit fixé sur son sort, il rejoint ainsi en prison, plusieurs anciens autres membres du gouvernement déchu, dont certains avaient été mis aux arrêts, le jour même de la prise de pouvoir par le CNSP.
Oumar Issoufa