Conservation de la nature : L’UICN s’active pour la restauration des paysages au Sahel 

L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a organisé du 13 au 14 décembre 2023 à Konni, dans la région de Tahoua, un atelier de restitution de l’analyse participative des politiques, lois et règlements nationaux existant, en matière de gouvernance environnementale et du niveau des incitations à l’investissement dans la restauration des paysages. Une rencontre de deux jours qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet ‹‹ Créer des terres d’opportunités : Transformer les moyens de subsistance par la restauration des paysages au Sahel ›› financé par le ministère italien de l’environnement et de la sécurité énergétique via le Mécanisme Mondial de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.

Cet atelier de restitution a réuni experts et consultants, mais également des représentants de ministères sectoriels, les représentants des autorités administratives de la région de Dosso et Tahoua ainsi que les acteurs de la société civile et les partenaires.

Le projet ‹‹ Créer des opportunités : Transformer les moyens de subsistance par la restauration des paysages au Sahel ›› est mis en œuvre par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et ses partenaires dans trois pays d’Afrique de l’ouest à savoir le Burkina Faso, le Ghana et le Niger. Il s’inscrit dans le cadre de la contribution de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) à accompagner ces trois pays, dans la mise en œuvre du plan d’action mondial sur le développement durable, notamment l’ODD 15.3 relatif à la neutralité en matière de dégradation des terres (NDT), à l’horizon 2030.

L’objectif du projet est d’apporter une contribution significative et durable à la restauration des paysages au Sahel, tout en créant des activités génératrices de revenus pour les communautés locales dans les trois pays.

Comme résultats attendus, la restauration d’environ 20.000 hectares de terres dégradées, l’environnement habilitant pour faciliter les investissements dans la restauration des terres identifiées dans les communes rurales du Sahel est mis en place, et enfin aider 300.000 bénéficiaires, en particulier les groupes vulnérables incluant les femmes et les jeunes, pour accéder à de nouvelles sources de revenus.

Durant ces deux jours de travaux, il s’est agi de restituer les résultats de l’analyse participative des lacunes des politiques, lois et règlements nationaux existants en matière de gouvernance environnementale et du niveau des incitations à l’investissement dans la restauration des paysages et le développement durable des chaînes de valeur terrestres.

De manière spécifique, cet atelier vise à recueillir les corrections, amendements du document par les participants, en prenant en compte les inputs et recommandations dans le document et planifier les étapes suivantes.

À cet effet, des corrections et des amendements ont été apportées, de même que des recommandations ont été formulées par les participants dans le document.

L’UICN a entrepris l’étude dont les résultats font l’objet de restitution au cours de cet atelier, dans le but d’identifier les lacunes sur les plans politique, institutionnel, législatif et réglementaire des incitations à l’investissement dans la restauration des paysages et le développement durable des chaînes de valeur basées sur les terres au Niger.

Cette étude a été menée en quatre phases à savoir le cadrage méthodologique, la collecte de données, l’analyse des données et enfin la rédaction et la validation du rapport.

Il faut souligner que l’étude a permis de mener une analyse participative de l’environnement favorable aux plans politique, institutionnel, législatif et réglementaire.

Il en ressort que le Niger dispose d’un arsenal politique et juridique très riche et qui réserve une place capitale pour la restauration et la préservation des écosystèmes terrestres.

Toutefois l’étude fait ressortir des contraintes opérationnelles majeures dans l’application des textes et documents de planification stratégique, malgré leur caractère légalement contraignant, l’éparpillement du corpus juridique avec des chevauchements, des imbrications ou même des contradictions entre certaines dispositions.

De plus, du point de vue institutionnel et opérationnel, les contraintes se situent dans les conflits d’intérêts, l’instabilité institutionnelle et le manque de coordination et de synergie d’action, fait noter les résultats de l’étude.

À ce titre, pour une restauration des paysages, les résultats de l’étude ont souligné la nécessite des apports coordonnés, pour ainsi dire des contributions aussi bien de la part des gouvernants que d’autres parties prenantes. Des contributions somme toute indispensables pour une véritable restauration du Sahel.

À l’issue des travaux, plusieurs recommandations ont été formulées par les participants. Il s’agit entre autres, de rendre opérationnel le fonds national de l’environnement, mettre en place la plateforme des partenaires de la Restauration des Paysages et le Développement des Chaînes de Valeurs Basées sur les Terres à l’horizon 2030 (RP/DCVBT), mettre en place un système d’assurance climatique ou encore se doter d’un code d’investissement spécifique à la restauration des paysages.

Fondée en 1948, L’UICN qui est le réseau mondial sur l’environnement, est une union unique de membres, composée d’organisations gouvernementales et de la société civile. Elle œuvre pour la promotion du développement durable et la conservation de la nature.

Koami Agbetiafa