Après le sous-secrétaire des Nations Unies chargé des affaires humanitaires, quelques semaines de cela, c’est le tour de 5 personnalités politiques américaines et membres du Congrès américain, de demander l’allègement des sanctions prises par l’organisation régionale (CEDEAO) à l’encontre du Niger. Dans une correspondance en date du 18 septembre courant, adressée au Secrétaire d’État américain Antony Blinken et à l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, ces 5 membres du Congrès au pays de l’oncle Sam ont plaidé en faveur des exemptions humanitaires, permettant de garantir l’acheminement de l’aide à l’endroit des populations.
Sara Jacobs, Sydney Kamlager-Dove, Ilhan Omar, James P. McGovern et Joaquin Castro tous membres du Congrès américain ont fait part de leur inquiétude quant aux sanctions de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) sur les populations civiles du Niger, en particulier en ce qui concerne la fourniture de services humanitaires et de développement.
‹‹ S’il est important de maintenir la pression en faveur d’un retour à un régime civil, nous devons atténuer autant que possible, les retombées pour la population ››, ont fait savoir les 5 personnalités politiques membres du Congrès américain.
Aussi, ont-ils demandé instamment à l’administration Biden, de plaider en faveur d’exemption pour l’aide humanitaire et les produits de base essentiels tels que la nourriture et les médicaments intégrés dans les sanctions actuelles de la CEDEAO.
Dans le même ordre d’idée, les cinq personnalités du congrès américain ont déclaré que si les exemptions humanitaires ne sont pas mises en œuvre, de manière opportune et efficace, les sanctions de la CEDEAO pourraient plonger des millions de Nigériens, dans une insécurité alimentaire plus aiguë.
De même, redoutant l’effet inverse des sanctions de la CEDEAO, les signataires de ce plaidoyer craignent que ‹‹ l’impact sur les populations civiles n’incite la population à soutenir davantage le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) ››.
Pour l’heure, le CNSP et le Gouvernement de la transition ne sont pas favorables à cette requête des Nations Unies, reprise par ces 5 membres du Congrès américain.
Dans une correspondance adressée au président de la Commission de la Cedeao, le ministre des affaires étrangères du Bénin a expliqué que des barrages sont toujours érigés à la frontière nigérienne, rendant impossible l’acheminement de l’aide humanitaire par le Bénin.
Faut-il rappeler, à la suite du coup d’État militaire ayant évincé le président Bazoum du pouvoir, la CEDEAO a pris de lourdes sanctions pour contraindre le régime militaire à revenir à l’ordre constitutionnel.
En réponse à la menace d’une éventuelle intervention militaire décidée par la CEDEAO, les nouvelles autorités militaires du Niger ont pris des mesures préventives en conséquence. Cela concerne notamment, la fermeture des frontières terrestres avec le Bénin et le Nigéria, des pays membres de cette organisation régionale qu’est la CEDEAO.
Koami Agbetiafa