Défense et sécurité au Sahel : Le Burkina, le Mali et le Niger veulent mutualiser leur force dans une alliance défensive

Trois pays du Sahel, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé samedi, la création d’une alliance défensive, pour mutualiser leur force dans une région en proie à l’insécurité et aux attaques terroristes. La naissance de l’Alliance des États du Sahel (AES), à travers une charte dénommée ‹‹ Charte du Liptako-Gourma ››, vise à établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle, au bénéfice des populations, apprend-on.

Cette alliance tripartite est paraphée par les Chefs d’État Général Abdourahamane Tiani du Niger, Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso et Colonel Assimi Goita du Mali entend jetter les bases d’une nouvelle architecture de défense permettant de faire face aux diverses menaces auxquelles est confronté chacun des pays.

D’après cette charte qui compte 17 articles, les parties contractantes s’engagent à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et la criminalité en bande organisée, dans l’espace commun de l’alliance.

Aussi, les 3 pays signataires entendent œuvrer à la prévention, la gestion et au règlement de toute rébellion armée ou autre menace portant atteinte à l’intégrité du territoire et à la souveraineté de chacun des pays membres de ladite alliance, en privilégiant les voies diplomatiques et, en cas de nécessité, à user de la force pour faire face aux situations de rupture de la paix et de la stabilité.

L’article 6 de la Charte du Liptako-Gourma dispose que ‹‹ toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les parties, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance ››.

Par ailleurs, la présente charte accepte aussi l’adhésion à tout autre État, à condition que celui-ci partage les mêmes réalités géographiques, politiques, socio-culturelles, ainsi que les objectifs de l’Alliance des États du Sahel.

La création de l’Alliance des États du Sahel (AES) intervient au moment où les trois pays sahéliens sont en froid avec la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest), à la suite des coups d’État militaire survenus respectivement dans ces pays.

En réponse à la menace d’une éventuelle intervention militaire de la Cedeao pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, le Mali et le Burkina Faso ont exprimé leur soutien au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) arrivé au pouvoir à la suite du putsch ayant renversé le président Bazoum.

Koami Agbetiafa