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Billet : Bénévoles mais rémunérés !

Le bureau de l’Association Nationale des Parents d’Elèves et d’Etudiants s’est certainement fâché avec l’orthodoxie dans la gestion des finances de la structure. En effet, chaque trimestre, l’Etat verse une subvention à l’Association d’un peu plus de deux (2) millions de francs CFA. Ce qui devrait servir à prendre en charge les dépenses de fonctionnement et les charges de personnel (permanencier, secrétaire, gardien, etc.). Il se trouve que certains membres du bureau émargent sous forme de salaire. La nature de la dépense indique « paiement de salaire ». Ces salaires ont été transformés, par la suite, en frais de communication mais le montant est resté invariable. Sans doute pour tromper la vigilance. Il est arrivé que l’on fasse des rappels de « salaire » à certains membres. Ce salaire est illégal pour des gens qui sont bénévoles.

La subvention est de l’argent public dont l’utilisation doit obéir à des règles bien précises. Il est alors important qu’un point complet soit fait par les services compétents de l’Etat afin de redresser l’utilisation faite de ces ressources, et mettre fin à ces détournements des fonds publics au niveau de cette Association.

Si une telle pratique s’effectue avec les fonds publics, elle pourrait l’être aussi avec les fonds des partenaires. C’est pourquoi, il est impératif de contrôler les fonds reçus des partenaires à l’occasion du congrès tenu à Tillabéri, en 2021.

« La redevabilité correspond au contrôle du pouvoir qui s’exerce au sein de l’Etat et de la société, avec l’obligation pour le responsable d’expliquer ses décisions et le devoir pour les instances de contrôle d’honorer les bonnes prestations et de sanctionner les abus de pouvoir », indiquent les experts.

Rendre compte est un principe fondamentalement éthique. Il est tout aussi une valeur de gouvernance démocratique. Vouloir s’y soustraire frauduleusement reviendrait à refuser de se faire régir par les règles de la bonne gouvernance. Il incombe aux plus hautes autorités de redoubler d’efforts dans la mise en œuvre de leur engagement dans la lutte contre la corruption, l’impunité et les infractions assimilées. Autrement, le Niger est mal barré.

Mais il y a des raisons d’espérer lorsqu’on apprend que c’est le Président Bazoum himself qui a commandité l’investigation à la Banque agricole (Bagri) lorsqu’il a eu vent du pot aux roses sur le scandale qui défraie la chronique. Gageons que l’année 2023 sonnera le glas des affres que font subir les délinquants et ripoux de tout acabit contre notre peuple. Il urge de mettre hors d’état de nuire, tous ceux-là qui ont choisi comme sport favori, de s’amuser avec les deniers publics !

Tiemago Bizo

Niger Inter Hebdo N°95 du mardi 3 Janvier 2023