Frontalier avec les départements de Filingué et Balayera rattachés à la région de Tillabéry et avec celui de Dogon Doutchi (Dosso), le département de Loga est potentiellement exposé aux menaces terroristes, à cause du couloir international de transhumance qu’il abrite. Ce couloir de transhumance, qui va de Batako (département de Dosso) jusqu’à Lawkoubi, village de la commune de Falwel, est régulièrement emprunté par des bandits armés et autres trafiquants en tous genres dans l’exercice de leurs activités criminelles. Du fait de cette situation, les autorités de Loga accordent un intérêt particulier à la question sécuritaire en vue de préserver une quiétude durable dans le département.
Un couloir de transhumance sous surveillance
Dans un passé très récent, des attaques ont été perpétrées par des bandits armés dans la zone. Selon Marou Yarou, préfet du département de Loga, ‘’ces attaques ont visé des villages et des marchés hebdomadaires notamment à Kourou Béri, en 2019’’. ‘’Il s’agit de perturbations sociales’’, a qualifié Yarou, soulignant l’accalmie qui règne actuellement au niveau de son entité administrative. Laquelle accalmie ne doit toutefois pas conduire à une baisse de la vigilance ‘’parce que les bandits armés continuent encore d’emprunter le couloir’’ et peuvent à tout moment tenter de nuire aux populations par surprise. Les investigations menées par les autorités administratives locales au niveau de ce couloir ont permis de découvrir qu’il sert aujourd’hui de circuit pour des trafics en tous genres (carburant, armes, drogue, etc.). Devant ce constat, ‘’le Conseil départemental de sécurité de Loga a tenu plusieurs réunions, sous l’égide du préfet, à l’issue desquelles des recommandations ont été formulées et mises en œuvre. Parmi celles-ci, on peut noter la création d’une patrouille départementale opérationnelle actuellement dans toute la zone’’, a déclaré Marou Yarou, estimant que la quiétude retrouvée dans la zone est due à cela.
Le bon boulot du Conseil de sécurité
Les recommandations des réunions du conseil départemental de sécurité de Loga sont suivies et appréciées par le président de la République, selon Yarou. ‘’Lors de sa dernière visite à Dosso, le président de la République a d’ailleurs instruit la Haute autorité à la Consolidation de la Paix, à nous soutenir, à travers notamment son ‘Projet d’appui au renforcement de stabilité au Niger’, a illustré le préfet. ‘’C’est ce qui nous permet aujourd’hui d’agir efficacement, parce que nous avons déjà tenu une réunion du Conseil départemental élargies aux maires, aux chefs traditionnels et prochainement nous allons l’ouvrir à d’autres couches sensibles, d’autres acteurs, qui peuvent nous aider à préserver la sécurité et l’ordre social’’, a-t-il assuré.
L’assistance de la Haute autorité à la consolidation de la paix a également permis aux autorités de Loga d’initier des sorties de terrain pour discuter avec la population et solliciter sa contribution -ne serait-ce que par les renseignements-, seul gage sûr permettant l’éradication durable de l’insécurité’’, a souligné Marou Yarou.
Ce passé récent douloureux
Jetant un coup d’œil dans le rétroviseur, le préfet s’est rappelé pour déplorer de faits remontant à l’année 2018 où des bandits armés ont fait des incursions dans son département pour semer la panique au sein de la population, conduisant certains habitants à quitter leurs localités pour chercher refuge ailleurs. Cette situation, selon lui, a impacté négativement sur le département de Loga. ‘’La grande production agricole du département est enregistrée dans la zone où les gens ont fui l’insécurité. Ils ont abandonné leurs champs et cette zone n’a pas été bien exploitée au cours de la dernière campagne agricole qui s’est soldée par de meilleurs rendements agricoles comparativement aux années antérieures’’, a regretté Marou Yarou. Mais aujourd’hui la situation sécuritaire s’est nettement améliorée dans le département, selon lui. En dépit de cela, il a exhorté le gouvernement à poursuivre ses efforts de renforcement des capacités des Forces de défense et de sécuritaire (FDS), à travers l’augmentation des effectifs et leur dotation en matériel de guerre conséquents et autres moyens de travail. Dans la lancée, Yarou n’a pas aussi manqué d’appeler ses administrés à une franche collaboration durable avec les autorités et les FDS, en dénonçant systématiquement les bandits et les trafiquants en tous genres. Tout comme le préfet, l’adjoint au maire de la commune de Falwel soutient que les bandits ne font que passer dans la localité aujourd’hui. ‘’La population les voit souvent passer et il arrive même qu’ils s’arrêtent pour demander leur route. Mais à chaque fois que c’est le cas, les chefs des villages nous informent et à notre tour, nous touchons aussitôt nos supérieurs hiérarchiques’’, a dit l’adjoint au maire, pour montrer la bonne collaboration avec la population.
L’appréciation de la population
Les témoignages recueillis auprès de quelques habitants de Loga sont tous unanimes à reconnaître la quiétude qui prévaut dans le département.
Pour Madame Ramatou, habitante de Falwel, ‘’l’insécurité existe peut-être dans d’autres communes et départements, mais la situation est calme à Falwel, permettant à la population de vaquer en toute quiétude à ses occupations quotidiennes, notamment les travaux champêtres’’. Occasion pour Ramatou de lancer un appel à l’endroit des autorités à renforcer les mesures de lutte contre l’insécurité déjà existantes afin d’éviter d’éventuelles attaques dans la localité.
Mme Maimouna Hamadou renchérit en reconnaissant aussi l’accalmie dans la localité. Toutefois, elle a invité toutes les femmes à informer rapidement les autorités locales et les FDS qui ont pour mission de les sécuriser lorsqu’elles constatent des choses suspectes dans la localité. Avant de saluer l’engagement sans faille des autorités dans les efforts qu’elles déploient pour préserver la sécurité. Fati Moumouni, une autre habitante de la localité, elle, a parlé de la forme de collaboration que la population peut apporter.
‘’La contribution que nous pouvons apporter en tant que femmes, c’est d’alerter nos époux d’abord lorsque nous constatons la présence d’étrangers dans la ville. Nos époux à leur tour pourront chercher à identifier les suspects en question avant d’alerter les autorités’’, a-t-elle déclaré, indiquant qu’elles ont été bien sensibilisées sur l’insécurité qui affecte gravement d’autres localités.
Par Issa Moussa