Lutte contre le trafic illicite de stupéfiants : Un trafiquant au mode opératoire inhabituel arrêté

52 boulettes de cocaïne conditionnées dans des préservatifs d’un poids total de 1,084 kg. Telle est la quantité de produits contenus dans l’estomac d’un individu de nationalité nigériane appréhendé par les limiers de l’Office cantonal de répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) et présenté à la presse le lundi 12 décembre 2022 à Niamey.

Un mode opératoire tout aussi ingénieux qu’inhabituel afin de passer inaperçu. Mais l’individu, qui est à son deuxième passage, n’a pas, cette fois ci, échappé aux mailles de l’OCRTIS.

 En effet dans la nuit du 06 décembre 2022, lors de la fouille d’un bus de transport voyageurs à l’entrée d’Arlit, en provenance d’Agadez, les agents de l’OCRTIS en service à l’antenne départemental de cette localité ont ciblé un passager de nationalité nigériane « aux comportements suspects », indique la police lors du point de presse animé à cet effet. « L’incohérence de ses réponses aux questions qui lui ont été posées, a conduit les enquêteurs à recourir à une expertise médicale qui a révélé la présence d’un corps étranger dans son estomac », a expliqué Mme Bako Nana Aichatou, porte-parole adjointe de la police. « L’absorption d’un produit qui a été prescrit l’a conduit à expulser, en vingt-quatre heures 52 boulettes contenant une substance blanchâtre d’un poids de 1,084 kg », a-t-elle ajouté. Elle a  indiqué que les tests de présomption effectués sur un échantillon de la substance  incriminée mettent la présence de la cocaïne. Ces résultats ont été confirmés au Laboratoire de la Police Technique et Scientifique saisi à cet effet. Ainsi, pour passer inaperçu, le suspect a conditionné la drogue dans des préservatifs enrôlés de ruban adhésif transparent avant de l’ingérer à partir d’un hôtel du Nigeria pour l’acheminer à Tamanrasset en Algérie en passant par Konni, Agadez et Arlit.

Notons qu’au moment où l’OCRTIS préparait le point de presse sur cette saisie, une deuxième personne transportant 20 boulettes d’héroïne d’un poids de 433 grammes a été arrêtée par l’antenne OCRTIS d’Arlit . « Il s’agit également d’un nigérian du même profil avec le même mode opératoire ayant quitté le Bénin pour se rendre à Tamanrasset en Algérie », a indiqué la porte-parole adjointe de la police qui a souligné que des dispositions sont déjà prises « pour son déferrement devant le tribunal compétent ».

La valeur marchande des deux saisies cumulées est estimée à environ 62 414 908 FCFA. Selon Mme Bako Nana Aichatou, ce prix pourrait être quadruplé lorsque la drogue est coupée, c’est-à-dire mélangée à d’autres produits. « L’utilisation de mules, qui sont des personnes payées pour transporter de la drogue dans leurs corps, complexifie la lutte contre la drogue au Niger par voie terrestre », déplore -t-elle reconnaissant que le recours par les trafiquants à ce mode opératoire connu des services répressifs, démontre les difficultés qu’ils éprouvent dans l’utilisation du vecteur aérien.

Ces deux saisies et bien d’autres récemment effectuées à Arlit confortent le constat selon lequel la région d’Agadez demeure une zone de trafic et de transit de drogue vers certains pays maghrébins. Mais les éléments de OCRTIS restent vigilants et déterminés à mettre hors d’état de nuire les trafiquants de drogue.  En somme, c’est une fin d’année réussie pour l’OCRTIS et ses dirigeants dans la lutte contre le trafic illicite des stupéfiants.

Sani Aboubacar