Dr Kabirou Sani, Président CSC

Fonds d’aide à la presse 2021-2022 : Les médias appelés à candidater

 

Les dossiers de candidature pour postuler au fonds d’aide de l’État à la presse sont officiellement ouverts. Par un communiqué en date du 5 décembre 2022, le Président du CSC, Conseil Supérieur de la Communication, Dr Sani Kabir a informé les entreprises de presse écrite et audiovisuelle qui souhaitent bénéficier de l’aide publique à la presse, au titre des années budgétaires 2021 et 2022, à déposer leurs dossiers de candidature auprès du Conseil Supérieur de Communication avant le 5 janvier 2022 à 17h30.

Aussi, a-t-il souligné, le choix des bénéficiaires se fera sur la base d’un dossier dont les éléments constitutifs sont fixés aux articles 15, 16, 17, 18, 19 de la délibération n°00020/CSC du 31 mai 2019, déterminant les conditions d’éligibilité au fonds d’aide à la presse et les modalités de son attribution. La copie de ladite délibération pouvant être retirée au Secrétariat général du CSC.

Au titre des années 2021 et 2022, le montant global du fonds d’aide à la presse exclusivement versé par l’État du Niger, s’élève à 400 538 197 FCFA, indique le même communiqué qui rappelle que 35% sont destinés à la formation des journalistes et 65% à l’acquisition des équipements, au profit des médias bénéficiaires.

Pour d’éventuels renseignements complémentaires sur les éléments constitutifs du dossier, le communiqué invite les intéressés à se référer au Secrétariat Général du CSC.

Il faut dire que l’enveloppe et la gestion de l’aide de l’État à la presse constitue une  pomme de discorde entre organes de presse et l’institution de régulation en matière de communication au Niger depuis la réforme de la loi bannissant le caractère direct du fonds d’aide à la presse.   Comparée à certains pays de la sous-région, l’aide de l’État à la presse au Niger reste dérisoire. En Côte d’Ivoire atteint plus d’un milliard de FCFA, au Burkina Faso et au Sénégal par exemple, elle avoisine les 700 millions de FCFA, au Mali 600 millions de FCFA,  apprend-on.

Par ailleurs, la révision des modalités d’attribution de cette aide aux organes de presse, est souvent décriée par  les médias eux-mêmes.  La loi sur le CSC, particulièrement l’article 10 qui dispose qu’il revient au CSC de gérer ce fonds qui doit être destiné à la formation des journalistes et à l’acquisition d’équipements pour les entreprises de presse, tout en veillant à leur bonne utilisation, n’est pas forcément du goût des organes de presse, en particulier les privés.

Dans son traditionnel discours à l’occasion de la célébration de la journée nationale de la liberté de presse, le 9 novembre dernier, le PCA de la Maison de la Presse, Harouna Ibrahim a rappelé les conditions de précarité dans lesquelles travaillent les journalistes nigériens, notamment ceux de la presse privée. C’est pourquoi, dans le plaidoyer qu’il a fait à l’endroit des autorités, celui-ci a interpellé le gouvernement à rehausser conséquemment l’enveloppe du fonds d’aide à la presse. Il a insisté sur la nécessité de revenir surtout à la formule de l’attribution directe de ce fonds et d’instaurer un fonds d’investissement pour les médias pour accompagner ces derniers à devenir des véritables entreprises de presse.

En outre, le Décret N°2017-052/PRN/MC du 25 janvier 2017 régissant la publicité par voie de presse, ne bénéficie pas aux médias privés nigériens. Un manque à gagner qui pèse énormément sur la comptabilité de ces médias déjà croupis sous le poids des charges liées au fonctionnement et au traitement salarial du personnel.

L’enveloppe des années 2021 et 2022 est déjà connue. Il reste seulement à espérer que celle des années à venir soient plus conséquentes en faveur des organes de presse qui font également un service d’utilité publique. Un coup de pouce pour accompagner les médias nigériens tendre vers de véritables entreprises de presse.

Koami Agbetiafa