Fin des travaux le 21 octobre 2022 du Panel Indépendant de Haut Niveau lancé à Niamey le 17 octobre dernier par l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou. Il s’est agit d’une première réunion consultative qui a regroupé plusieurs experts et des personnes ressources en plus des membres du panel. Ces derniers sont désormais connus, il s’agit non seulement de l’ex-Chef de l’Etat, Issoufou Mahamadou, président du Panel, mais aussi de Dr Donald Kaberuka, ancien ministre des Finances du Rwanda, ancien Président de la Banque africaine de Développement (BAD), de l’Ambassadeur Leila Zerrougui, ancienne Représentante spéciale du Secrétaire général et ancienne cheffe de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), de Maître Sohoyata Maiga, avocate, ancienne Présidente de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) et de Dr Mohamed Ibn Chambas, ancien secrétaire exécutif de la Commission de la CEDEAO, ancien représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.
Il faut souligner que tous les experts et personnes ressources qui ont animé le Panel Indépendant de Haut Niveau proviennent d’une dizaine de pays. Pendant les deux premiers jours du panel, ce sont ces experts qui ont travaillé entre eux, les deux jours suivant, ont élargie leur réunion à des personnes ressources et le 21 octobre, présenté les conclusions de leurs travaux aux membres du panel.
C‘est ce qui ressort du point plus du point de presse animé par le président dudit panel, l’ancien président nigérien, Issoufou Mahamadou, à l’issue de la rencontre, le 21 octobre 2022. L’ex-Chef de l’Etat nigérien a précisé que depuis le lundi, jour de l’ouverture de la rencontre, a été véritablement lancée la mission du panel « avec la réunion des experts que nous avons recrutés. Ce sont des experts dont le profil correspond à celui de la mission. Les experts ont travaillé les 17 et 18 octobre entre eux et ont une réunion élargie aux personnes ressources les 19 et 20 octobre et le 21 octobre 2022, ils nous ont restitué les conclusions de leurs réflexions au niveau du panel ».
Du point de vue du déroulé de la rencontre, il s‘est, tout d’abord, agi aux différents participants de faire l’état des lieux, poser le diagnostic par rapport à la situation dans les pays du Sahel y compris établir l’évaluation des différentes stratégies à mettre en œuvre et procéder à l’examen des résultats qui ont permis de faire des propositions et des recommandations de fin des travaux.
La réunion des experts indépendants du Panel Indépendant de Haut Niveau sur la Sécurité et le Développement au Sahel qui a eu lieu à Niamey du 17 au 22 Octobre 2022 marque, il faut le souligner, le démarrage effectif de sa mission.
L’ancien président de la République du Niger a expliqué pendant le point de presse qu’il a animé que les pays du Sahel font face à des crises sans précédent. Celles-ci sont multidimensionnelles par essence et se caractérisent par un affaiblissement progressif des capacités et compétences fondamentales des États à assurer le contrat social conclu avec les communautés locales.
La pertinence de la rencontre de Niamey est qu’elle va permettre de faire l’évaluation stratégique de la situation que connaissent les Etats du Sahel.
Par Sahel, M. Issoufou Mahamadou entend le Sahel géopolitique qui comprend non seulement les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), mais aussi les pays du Sahara, du Golfe de Guinée et de la CEDEAO qui sont frontaliers avec les pays du Sahel, soit une vingtaine de pays.
D’où, d’après lui, le vaste champ de la mission du panel de haut niveau car elle concerne une vingtaine de pays qui ont en commun les mêmes défis.
Ces défis, a expliqué l’ancien président de la République, sont, entre autres, ceux « de la constitution des Etats, les défis institutionnels, climatiques, démographiques, humanitaire et le défi du développement économique et social avec les questions de pauvreté et d’inégalités qui se posent dans l’espace ».
Pour faire face à tous ces défis, M. Issoufou Mahamadou a fait savoir que les Etats du Sahel ont développé des stratégies à eux et leurs partenaires en ont également d’autres pour les accompagner.
Les stratégies sécurité développement dans les pays du Sahel, a-t-il confié, sont contenues dans l’Initiative des Nations Unies pour la sécurité et le développement pour le Sahel, l’Initiative de l’Union Européenne, l’Initiative de l’Union Africaine et l’Initiative de la CEDEAO.
En rappel, c’est lors de la 5ème Conférence annuelle entre l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’Union Africaine (UA), tenue le 1er décembre 2021 que le Secrétaire Général de l’ONU et le Président de la Commission de l’UA ont convenu du principe de la mise en place d’un Panel Indépendant de Haut Niveau sur la Sécurité et le Développement au Sahel, en partenariat avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Groupe des cinq pays pour le Sahel (G5-Sahel).
Le travail d’évaluation stratégique sur la sécurité et le développement au Sahel confié au panel a connu son lancement politique le 22 septembre 2022 en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies.
En confiant la Présidence du Panel Indépendant de Haut Niveau à l’ancien président nigérien, l’ONU, l’UA, la CEDEAO et le G5-Sahel confortent sa stature du grand leader aux expériences tant de fois prouvées.
Elles ont, en quelque sorte, renouvelé la confiance en M. Issoufou Mahamadou, l’homme aux multiples qualités et capacités plusieurs fois démontrées pendant qu’il était aux commandes du Niger face à l’énorme crise sécuritaire qui l’a marqué.
L’ex-président nigérien a conduit, il faut le rappeler, à bien la création de la ZLECAF, géré avec brio des crises politiques, économiques et sécuritaires au Sahel, dans les pays membres de la CEDEAO et de l’UA, grâce à son leadership, un leadership qui a permis au Niger d’accueillir pour la première fois un sommet de l’organisation continentale sur ses terres.
Bassirou Baki